1 300 supplétifs de l'armée française et leurs familles ont été rapatriés dans la Somme en 1962 à la fin de la guerre d'Algérie. Le 1er janvier 2019, un dispositif de solidarité a été mis en place jusqu'au 31 décembre 2022 à destination des enfants d'anciens supplétifs de l'armée française.
Des milliers de supplétifs de l'armée française désignés par le terme générique de Harkis qui ont quitté leur terre natale et dont le sort fut longtemps oublié par la République. Au total 60 000 personnes ont traversé la Méditerranée pour des conditions très précaires.
En 1962 à la fin de la guerre d'Algérie, 1 300 supplétifs de l'armée française et leurs familles ont été rapatriés dans la Somme. Aujourd'hui, on compte près de 10 000 Harkis et leurs descendants dans le département.
Les enfants d'anciens harkis, moghaznis et personnels des diverses formations supplétives bénéficient depuis le 1er janvier 2019 et jusqu'au 31 décembre 2022 d'un dispositif de solidarité. Il a pour objectif d'attribuer des aides financières : en 2018, l'Etat a débloqué une enveloppe de 40 millions d’euros pour les harkis et leurs descendants. Depuis 1974, des enfants de harkis ont mené des grèves de la faim ou encore des marches de protestation pour obtenir la reconnaissance de leur drame et une amélioration de leur sort. À la fois assimilés à des immigrés et rejetés par leur compatriotes - en 2000 l'ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika les a qualifiés de "collaborateurs" - ils ont connu une intégration difficile en France.
En quoi consiste cette aide de solidarité ?
Cette aide est destinée à couvrir des dépenses urgentes et essentielles en matière de logement (impayés de loyer, désentettement, aménagement d'un logement pour une personne handicapée, travaux de salubrité...) de santé (dépenses non prises en charge par la sécurité sociale et les complémentaires…) mais aussi de formation ou d’insertion professionnelle (formations, création d’entreprise…). Elle sera versée aux demandeurs après avis d’une commission nationale.
Cette aide ne pourra être accordée qu’une seule fois. Pour l'obtenir, la préfecture de la Somme indique que les dossiers peuvent être retirés auprès des services départementaux de l’ONACVG ou sur le site internet de l’ONACVG, www.onacvg.fr, avant le 31 décembre 2022.
Les demandeurs qui souhaitent se faire accompagner doivent solliciter un rendez-vous auprès du service départemental de l’Office National des Anciens Combattants au 0322716700 et se présenter avec le maximum de pièces justificatives nécessaires à l’établissement de leur dossier.
À la fin de la guerre d'Algérie 55 000 à 75 000 harkis abandonnés en Algérie ont été victimes de représailles.