"On attend vraiment une solution pour essayer de payer moins cher notre sucre", l'État assure un accord à venir pour Metex Amiens

Ce lundi 25 mars, les salariés de l'usine Metex à Amiens Nord, ont organisé une journée de mobilisation pour alerter sur la situation actuelle de l'entreprise qui a été officiellement placée en redressement judiciaire la semaine dernière. Plusieurs élus politiques, dont des têtes de liste pour les élections européennes, ont également fait le déplacement.

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Ce lundi 25 mars, Metex prend des airs de Whirlpool. Sept ans après le fabricant d'électroménager, l'usine d'acides aminés s'invite dans la campagne des élections européennes. En 2017, dans le cadre de la campagne présidentielle, la fermeture de Whirlpool à Amiens, puis sa reprise par un industriel picard, avait été au centre des attentions politiques et médiatiques.

Ce mercredi 22 mars, la filiale amiénoise Noovistago METEX du groupe Metabolic Explore, a été officiellement placée en redressement judiciaire. La direction a désormais six mois pour trouver de potentiels repreneurs afin de sauver les 300 salariés dont l'emploi est aujourd'hui menacé. 

Trois têtes de liste de partis de gauche aux européennes présentes

À l'occasion de cette journée de mobilisation, plusieurs têtes de liste de partis de gauche ont fait le déplacement pour les soutenir. Tout comme Léon Deffontaines, tête de liste PCF, Marie Toussaint, députée européenne et tête de liste Europe Ecologie-Les Verts (EELV), était présente. Pour elle, ce qu’il se joue à Amiens "est symptomatique de ce qu’il se joue en France et en Europe plus largement. C’est-à-dire qu'on a des industries vertes, qui devraient être des industries d'avenir, qui ne sont pas soutenues. On est au cœur de ce qu’il faudrait faire pour transformer l’économie européenne : un protectionnisme vert à nos frontières. Un investissement pour soutenir ces activités sur notre territoire, pour relocaliser. C’est l’enjeu de notre siècle quelque part."

Pour LFI, Manon Aubry, députée européenne, tête de liste pour le scrutin du 9 juin, était également aux côtés des salariés. Pour elle, "c’est un cas pratique parce que l’Union européenne est remise en cause à trois niveaux. D’abord sur l’inflation des coûts : coûts de l’énergie à cause du marché de l’énergie qui ne marche pas qui fait exploser les prix de l'énergie. Deuxièmement, à cause de la dérégulation du marché du sucre qui fait exploser le prix du sucre. Troisième niveau, à cause évidemment de cette folie du libre-échange, abaissement des barrières douanières avec la Chine, mais aussi multiplications de l'accord de libre échange."

À côté de cette campagne européenne, Laurent Somon, sénateur LR de la Somme, était l'un des autres politiques à apporter son soutien. "Je ne viens pas pour faire campagne européenne, contrairement à d'autres. Je viens pour véritablement soutenir l'entreprise, une entreprise samarienne, une entreprise exceptionnelle par ses compétences. Qui en plus, dans la filière agro-alimentaire de notre département, est une pierre angulaire de son économie."

On attend vraiment une solution de leur part pour essayer de payer moins cher notre sucre

Karine Leclerc

Déléguée syndicale FO

L'usine est la seule productrice d'acides aminés en Europe. Elle est déficitaire depuis deux ans, à cause notamment de la flambée du prix du sucre et de l'énergie depuis la guerre en Ukraine en 2022. Par la suite, en 2023, la Chine a inondé l'Europe de son stock d'acides aminés, moitié moins cher que le coût de production amiénois. 

Face à cette situation, les salariés sont sortis dehors "pour réveiller l'État", indique Karine Leclerc, déléguée syndicale FO. "On attend vraiment une solution de leur part pour essayer de payer moins cher notre sucre au niveau de la taxation que nous subissons."

Pour Samir Benyahya, délégué syndical CFDT, "c’est insensé d’abandonner un outil industriel comme notre usine". Il précise qu'en plus des 300 CDI menacés, "il ne faut pas oublier les sous-traitants, ça représente une centaine de salariés". Si les deux syndicats parlent "d'urgence", les deux veulent y croire de par le fait qu'ils possèdent "un savoir-faire unique en Europe", rappelle Karine Leclerc.

Un accord sur le prix du sucre d'ici un mois

Actuellement, deux investisseurs sont intéressés pour reprendre le site, mais ils veulent des garanties de l'État. Ce dernier mène actuellement des négociations commerciales avec des sucriers pour limiter le coût de la matière première. "Le temps dans lequel on s’inscrit, c’est un temps très court puisqu’il faut qu’on donne de la visibilité à ces sujets pour les candidats repreneurs. On y travaille très activement", indique-t-il. L'état assure qu'un accord sera trouvé d'ici un mois maximum.

Avec Anthony Halpern / FTV

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