Fin 2017, Airbnb annonçait recenser près de 400 000 logements en France, à des prix souvent imbattables. Les hôteliers professionnels s'inquiètent de ce qu'ils estiment être une concurrence déloyale, notamment à Amiens qui comptait une vingtaine de logements en 2015 et en dénombre 300 aujourd'hui.
Symbole de l'uberisation de la société, la plateforme locative Airbnb a été lancée en 2008 depuis San Francisco.
Dix ans plus tard, elle est devenue un acteur incontournable du paysage touristique dans le monde entier, avec 3 millions de logements à travers la planète.
La France est son premier marché après les États-Unis. Fin 2017, Airbnb annonçait recenser près de 400.000 logements dans notre pays, à des prix souvent imbattables.
Dans les Hauts-de-France, 11 400 logements sont proposés à la location sur la plateforme.
A Amiens, le phénomène est aussi en pleine expansion avec une vingtaine de logements à la location en 2015 et 300 aujourd'hui.
Plateforme contre hôtellerie professionnelle
Parmi eux, celui de Joséphine. Situé dans les immeubles Perret, typiquement amiénois, il est affiché au prix de 35 euros la nuit pour une chambre et 90 euros pour la totalité de l'appartement. L'hôtesse est adepte de la plateforme pour ses propres voyages. Elle aime le côté rencontre et échange d'Airbnb.Si cette location est pour elle, occasionnelle, d'autres en font un véritable business. Un patron de bar du centre-ville reconnaît volontiers gagner 2400 euros par mois, avec deux appartements achetés et rénovés spécifiquement pour la location.
Les professionnels de l'hôtellerie juge Airbnb comme une concurrence déloyale, dans le sens eux, n'ont pas les mêmes normes à respecter. Pour exemple, celles des personnes à mobilité réduite, celles de la sécurité, des charges très lourdes que n'ont pas à subir les particuliers sur Airbnb.
Contrôler Airbnb ?
Pour encadrer ce nouveau marché, quelques villes posent des limites. Dans certains arrondissements de Paris, il est interdit de louer plus de 120 jours par an. Lyon et Bordeaux s'apprêtent à suivre.A Amiens, la Métropole se veut rassurante. Elle compte sur la bonne volonté de la plateforme elle-même pour s'auto-réguler. Sollicité depuis plusieurs mois par le ministère de l'économie et des finances, Airbnb devrait leur reverser directement la taxe de séjour, dès février.
A ce jour, Lille est la seule ville des Hauts-de-France où ce soit automatique, ce qui lui a rapporté 233 000 euros pour l'année 2017