Entre la Cathédrale d’Amiens et les temples bouddhistes, pour l’instant, Max Thirifays a choisi. Il vit au chaud, en Thaïlande depuis plus de 6 ans, loin du crachin picard de son enfance.
Cet Amiénois, aujourd'hui directeur des Revenus dans un hotel 5 étoiles de Phuket, une île du sud de la Thaïlande, n’a pas oublié, à 31 ans, ses racines picardes. Sa mère vit au Touquet, mais sa grand-mère, elle, vit toujours à Henriville et à chaque fois que Max rentre en France, il court la voir pour déguster une bonne ficelle, comme quand il était petit !
Un premier stage à Bangkok
Si Max se souvient avec émotion de son enfance, l’adolescence était, elle, “pas kiffante du tout”, dit-il dans un sourire. Enfermé dans un pensionnat, près de St Omer, il a vécu ses années jusqu’au bac comme on vit une peine de prison. “L’enfer complet”, raconte l’Amiénois. Pour lui, ce n’était rien d’autre qu’une “maison de redressement pour petites racailles parisiennes. C’était très strict”, ajoute-t-il, les pieds dans le sable de cette plage de rêve, non loin de Phuket.
Rien d’étonnant à ce que Max se soit mis à rêver d’ailleurs moins austères. Après son bac, il file à Marseille pour intégrer Euromed, une école de commerce “qui offrait une filière asiatique qui me semblait être plus dynamique que les autres régions, surtout au niveau professionnel.” En 2011, diplôme en poche, il file à Bangkok en Thaïlande pour un premier stage, au sein du groupe Accor, le géant hôtelier français. Il y est embauché en 2016 et pose enfin ses valises en Thaïlande.
Max est né et a grandi à Amiens, dans la Somme. C'est pourtant à Phuket, en Thaïlande, qu'il a choisi de bâtir sa carrière professionnelle et sa vie personnelle.
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©Lionel de Coninck
Le paradis
“Après mon stage, je me suis dit que c’est là que je voulais vivre”, raconte Max. L’Amienois a le sentiment d’avoir choisi la bonne région du monde pour s’installer. “En Thaïlande, je me suis retrouvé dans le milieu hôtelier qui était en plein boum et ça m’a tout de suite plu”. Le travail, les loisirs, la météo clémente, il a trouvé son paradis. “Les Thaïs sont super gentils. La vie est beaucoup moins chère qu’en France et en tant que jeune expat, on bénéficie d’un super cadre de vie.”
Lorsqu’il rencontre sa femme dans une des soirées très animées de la capitale thaïlandaise, Max est loin de se douter qu’il va encore plus s’enraciner loin de Henriville et de St Omer… Il épouse Nam qui travaille dans un cabinet de recrutement, en 2017 : “Nous nous sommes mariés à Nakhon Sawan, dans sa ville d’origine, au nord de Bangkok.”
De Bangkok à Phuket
Costume traditionnel, bénédiction des moines bouddhistes, un vrai mariage thaï. “Mais la soirée était 100% européenne”, avoue-t-il dans un éclat de rire. Il y a 5 mois, Océane, une petite Amiéno-thaïlandaise est née, à Phuket. “C’est un vrai bonheur d’être papa. Océane a la double culture et les doubles racines. Plus tard ça sera une chance pour elle”, dit-il en regardant son bébé somnoler dans son berceau sur la plage.
L’année dernière, Max a quitté Bangkok, la mégalopole polluée, après avoir été recruté par Dusit, un des plus grands groupes hôteliers Thaïlandais. Aujourd'hui installé a Phuket, il travaille désormais dans un magnifique hôtel 5 étoiles au bord d’une plage paradisiaque. “C’est un groupe hôtelier en pleine expansion et je gagne bien mieux ma vie que si j’étais resté en France,” explique-t-il. Responsable de la stratégie commerciale de ce gigantesque hôtel, il doit “faire en sorte que, chaque mois, l’hôtel atteigne ou surpasse le budget. Je dois trouver des solutions pour assurer la rentabilité de l’établissement.”
Des salaires peu attractifs en France
“Retourner en Picardie, ou dans le Nord pas de Calais, cela me semble compliqué. J’aimerais bien, c’est là que sont mes racines, mais il n’y a pas d’offres de boulot dans ma spécialisation et les salaires sont peu attractifs.”
Alors pour l’instant, entre les balades sur la plage, les barbecues avec les voisins ou les parties de foot avec les expatriés anglais de la ville, Max profite de sa chance et de la douceur de vivre thaïlandaise. “C’est tellement différent ici”, reconnaît-il, “les Thaïs sourient tout le temps. En Picardie, ce n’est pas si facile que ça de parler à quelqu’un que l’on ne connaît pas.”
Bientôt à Amiens pour quelques jours
La Picardie, il va enfin la revoir dans moins d’un mois. Heureux de “pouvoir enfin boire du bon vin sans se ruiner” (il y a plus de 200% de taxes sur les vins d’origine étrangère en Thaïlande), Max a surtout hâte “de pouvoir montrer notre fille à toute la famille !”
À Henriville, Colette, la grand-mère de Max va donc enfin rencontrer Océane, sa petite-fille à moitié Amiénoise, née sur une île paradisique, à l’autre bout du monde.