À l'appel de plusieurs syndicats, des rassemblements étaient organisés ce jeudi 9 janvier en Picardie, à l'occasion d'une nouvelle journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites voulue par le gouvernement.
Dans les transports, les écoles ou dans la rue : ce jeudi 9 décembre était marqué par une nouvelle journée de grève interprofessionnelle contre le projet de réforme des retraites. Une mobilisation prévue de longue date, alors que les discussions entre le gouvernement et les partenaires sociaux ont repris deux jours plus tôt. Des rassemblements étaient ainsi prévus dans plusieurs villes picardes, dont Compiègne, Beauvais ou Saint-Quentin.
À Abbeville, environ 450 personnes, selon la police, ont répondu au rendez-vous fixé pour 10h devant le lycée Boucher-de-Perthes. Un chiffre inférieur à la précédente mobilisation interprofessionnelle, le 17 décembre, à laquelle 600 personnes avaient pris part. Malgré cette baisse, Benoît, enseignant, se sent "complètement soutenu" par la population. "Peut-être même plus qu'au début, ajoute-t-il. Ce qu'il faudrait aujourd'hui, c'est que le privé nous rejoigne."
Flottant en surplomb du cortège, on pouvait apercevoir des drapeaux de mouvements politiques, Picardie Debout, la France insoumise et Lutte ouvrière notamment, qui venaient s'ajouter à ceux des syndicats ( CGT, FO, Sud, FSU, SNUipp). Dans les rangs, comme lors des mobilisations précédentes, aux enseignants, personnels hospitaliers ou d'EHPAD venaient se mêler une quinzaine de gilets jaunes.
La manifestation a également été l'occasion d'une collecte organisée par la CGT pour soutenir les grévistes, alors que des actions ont lieu contre le projet de réforme depuis plus d'un mois maintenant. Elle a pris fin devant le piquet de grève des sapeurs-pompiers, solidaires du mouvement national entamé cet été.
À Amiens, le départ de la manifestation était prévu à 14h devant la Maison de la culture. En milieu d'après-midi, certains manifestants ont pénétré dans la gare, équipés de fumigènes. Mais cet épisode, inédit depuis le début du conflit, s'accompagne d'une baisse des effectifs : 5000 à 8000 personnes ont constitué, cette fois, le cortège amiénois. "Les gens sont de plus en plus motivés, rétorque Djamila Berriah, avocate au barreau d'Amiens, de plus en plus mobilisés, parce qu'on n'est pas entendus."
En parallèle des cortèges, les mouvements de grève se sont poursuivis dans plusieurs secteurs. Dans l'Éducation nationale, 14,4% des enseignants de primaire et 15, 9% de ceux du secondaire étaient en grève, selon les données communiquées par le rectorat de l'académie d'Amiens. Un taux légèrement inférieur à la moyenne nationale selon cette même source (respectivement 18,81% et 16,46%). À l'échelle du pays, les syndicats donnent quant à eux des chiffres de 50% à 60%.
À la SNCF, trois axes TER sur dix étaient assurés, selon les prévisions partagées par l'entreprise. Du côté des TGV, une majorité de trains étaient garantis (deux tiers pour l'axe Nord, jusqu'à quatre trains sur cinq pour les Thalys).
Opposés au projet de réforme, qui prévoit notamment l'établissement d'un système "universel" de retraites par points, plusieurs milliers de personnes ont défilé un peu partout en France, notamment à Paris, à l'appel d'une intersyndicale. Depuis le début du mouvement le 5 décembre dernier, des concessions ont été faites par le gouvernement concernant certains corps de métier, dont les policiers, les marins ou les pilotes. Mais certains syndicats maintiennent leur revendication de strict retrait du texte.