Risque de pollution de la Somme après un rejet de soude : les activités nautiques peuvent reprendre

Suite à un dysfonctionnement dans la station d'épuration de la zone industrielle d'Amiens-Nord, la Préfecture a été alertée dimanche 21 juin d'un risque de pollution de la Somme. Après analyses, les activités nautiques, interdites jusqu'à ce jour, peuvent désormais reprendre.

C'est une bonne nouvelle pour les clubs sportifs. Dès ce samedi, les activités nautiques sont de nouveau autorisées sur la Somme. "Les premiers résultats des analyses réalisées sur le PH de l’eau de la Somme permettent de lever la restriction relative à la pratique des activités nautiques qui se voient à nouveau autorisées à compter du samedi 27 juin 2020", annonce la préfecture dans un communiqué.

À cause d'un risque de pollution, les activités avaient été stoppées lundi 22 juin. Une décision contraignante pour les clubs sportifs, notamment celui de canoë-kayak de Piquigny. Alors que l'activité recommençait doucement après le confinement, il a fallu annuler toutes les réservations. "On a navigué samedi et dimanche, et là on est obligé de tout arrêter, je pense que si l'eau était polluée on l'aurait vu", nous confiait le président du club Philippe Vermersch.

Les analyses de PH ont été réalisées sous le contrôle de l’Agence régionale de santé jeudi 25 juin sur l’eau de cinq bases nautiques du fleuve Somme. Les prélèvements ont été effectués sur les bases nautiques d’Abbeville, de Saint-Valery-surSomme, de Picquigny, d’Argoeuvre et de Saint-Sauveur. L’Agence régionale de santé conclue que les résultats obtenus sont conformes et compatibles avec la pratique de loisirs nautiques.

Dans l'attente des résultats d'autres analyses, les mesures de précaution adoptées par la Préfète de la Somme dès le lundi 22 juin restent en vigueur jusqu'à nouvel ordre. Elles concernent une quarantaine de communes.

Un dysfonctionnement constaté jeudi 18 juin

Jeudi 18 juin, la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) d’Amiens -Picardie, gestionnaire de la station d’épuration de la zone industrielle d’Amiens-Nord, informe l'entreprise Procter & Gamble, qu'une augmentation anormale du PH de l'eau des bassins de traitement des eaux usées a été constatée. Dès le signalement effectué,  l'entreprise située au nord d'Amiens, a immédiatement arrêté les pompes de transfert des eaux usées et recherché la cause possible de cette situation. Après investigations, il s'avère que cette montée du PH est liée à un rejet de soude vers la station d'épuration.

La préfecture explique que "la station d’épuration de la zone industrielle d’Amiens-Nord a souffert d’un dysfonctionnement auquel des mesures correctives ont été apportées dès le lundi 22 juin pour garantir la reprise d’un service normal dans les plus brefs délais."

Analyse de la qualité des eaux

La préfecture a donc mis en place "des mesures de précaution pour prévenir les éventuels risques sur la santé et le milieu naturel, demandé des tests pour mesurer les impacts sur le fleuve Somme et diligenté une inspection inter-services pour connaître les origines du dysfonctionnement."

Ainsi, l’Office français de la biodiversité, en lien avec l’Agence régionale de santé (ARS) et avec la Direction départementale des territoires et de la mer, a réalisé des prélèvements en eaux pour rechercher l’éventuelle présence de métaux lourds et des hydrocarbures. "Après vérifications, aucun signalement de terrain relatif à un niveau anormal de mortalité piscicole, ni d’autres animaux ayant pu s'abreuver avec de l'eau potentiellement polluée n’a été signalé. La Direction départementale de la protection des populations réalise néanmoins des prélèvements sur les poissons. La végétation ne montre pas de signe de dépérissement", précise la préfecture. 

Mercredi 24 juin, elle indiquait que "les premières analyses font état à ce jour de l’absence d’impact des eaux usées sur le fleuve Somme. Les mesures du PH des rejets de la station d’épuration de la zone industrielle d’Amiens-Nord sont revenues à la normale."

À titre préventif, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) réalise également des prélèvements dans les zones de production conchylicoles situées à l’embouchure de la Somme.

Pas d'impact sur la consommation humaine

Selon l'ARS, "aucun captage d’eau potable n’est effectué dans la Somme en aval de la station d’épuration". Il n'y aurait donc pas d'impact sur l'eau destinée à la consommation humaine. 

Concernant les productions agricoles, les hortillonnages, situés en amont de la station d'épuration, ne sont pas sujet à une pollution de l'eau. La préfecture recommande cependant de laver les produits "arrosés ou irrigués par de l'eau provenant du fossé de Warin et de la partie du fleuve Somme en aval".

Interdiction de préveler de l'eau dans le fossé de Warin

L'arrêté publié par la préfète Muriel Nguyen "interdisant jusqu'à nouvel ordre l’utilisation et le prélèvement d’eau dans le fossé de Warin et dans la partie du fleuve Somme en aval, pour l’arrosage des potagers et cultures et pour abreuver les animaux de compagnie et le bétail" est toujours en vigueur. 

Ainsi, l’utilisation et le prélèvement d’eau pour le remplissage des piscines et la pratique des activités nautiques dans les communes situées en aval du fossé de Warin sont interdits. 

La préfecture évaluera la possibilité de lever les mesures de précaution dès la communication des résultats complémentaires.

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