La rivalité féminine est taboue car elle est considérée comme contraire à la nature des femmes. Au travail, en famille, entre amie, aucun domaine n’est épargné par cette guerre secrète et inavouable qui concerne la réussite, le pouvoir et l’apparence. C’est ce qu’on apprend dans l’essai "En finir avec la rivalité féminine" d’Elisabeth Cadoche et Anne de Montalot.
L’essai se penche sur la notion de rivalité féminine. Les femmes jalousent la beauté, la réussite d’autres femmes et tout cela dans le dos de leurs rivales. Les femmes pratiquent aussi le cyber-harcèlement… L’essai En finir avec la rivalité féminine d’Elisabeth Cadoche, journaliste et Anne de Montarlot, psychothérapeute, nous dévoile les rouages de ce mécanisme psychologique. Elisabeth Cadoche, interviewée dans notre émission Hauts féminin, explique : "Nous nous sommes rendu compte que des femmes disaient des horreurs sur d’autres femmes sur les réseaux sociaux. Au lieu de dire les choses directement, elles ont recours à des stratégies passives agressives." En 2016, selon une étude britannique commandée par Twitter, les mots tels que "pute" et "salope" étaient mentionnés 3 000 fois par jour et utilisés par 61,3 % de femmes.
Une rivalité "malsaine"
La rivalité féminine est en général moins saine que la rivalité masculine. Les hommes arrivent mieux à asseoir leurs divergences en face à face. Ils ont grandi avec l’idée que le combat physique comme intellectuel était normal alors que les femmes ont appris que c’était mal de vouloir la place d’une autre femme ou même d’un homme, explique Elisabeth Cadoche. "C’est comme si les femmes étaient interdites d’ambition tandis que chez l’homme, elle est valorisée. Au travail, quand un patron pousse un coup de gueule, on dit qu’il a un leadership charismatique. Si c’est une femme, on dit que c’est une peau de vache."
Les femmes trop émotives
Selon une étude Gallup de 2009, les femmes n’aiment pas travailler avec des managers de sexe féminin. Menée auprès de 2 000 adultes aux États-Unis, elle révèle que 63 % des femmes ont une préférence pour un patron homme. "Il y a des stéréotypes qui sont liés aux femmes. Les femmes patronnes sont vues comme des garces, méchantes et trop émotives. Il y a une forme de misogynie que l’on a intériorisée et que l’on reproduit. C’est parfois de manière automatique." rajoute Elisabeth Cadoche.
Un plafond de verre incassable
À cela s’ajoute le plafond de verre "incassable" lorsque les femmes n’osent pas se bagarrer pour un poste. "Les femmes s’interdisent les choses, car elles ont tellement intégré qu’elles étaient justement inférieures qu’elles ne vont pas aller réclamer les choses. Et cela se voit dans les entretiens d’embauche où elles vont attendre de maîtriser à 100 % le poste pour candidater alors qu’un homme, en maîtrisant moins de 50 % du poste, va se positionner."
Cet essai nous oblige à l’introspection pour transformer la jalousie en admiration. Pour en savoir plus sur le sujet, retrouvez notre émission Hauts féminin ci-dessus consacrée au livre En finir avec la rivalité féminine d’Elisabeth Cadoche et Anne de Montarlot.