TER Hauts-de-France : 100% des lignes régionales sont désormais ouvertes à la concurrence

Le conseil régional a décidé d'ouvrir à la concurrence l'ensemble du réseau TER, une mesure bientôt obligatoire pour toutes les régions. Quatre lots sont proposés dans les Hauts-de-France. Précisions.

C'est une petite révolution : toutes les lignes TER des Hauts-de-France sont ouvertes à la concurrence. "On a décidé d'y aller à fond car nous ne supportons plus d'être dans une position de monopole", explique Franck Dhersin, vice-président de la région, en charge des mobilités.

Quatre lots proposés

Alors que certains axes, principalement des dessertes de l'ancienne Picardie, étaient jusque là concernés, le conseil régional vient de modifier le périmètre. L'ouverture à la concurrence est généralisée. Le réseau est découpé en quatre lots :

• L’étoile d’Amiens : il s'agit de toutes les lignes autour de la ville. Le réseau s'étend vers Abbeville, Laon, Creil, Compiègne, avec des voies neuves et des voies secondaires. Ce lot est le seul à ne pas avoir été modifié depuis le début du projet et il est déjà enclenché. Quatre opérateurs se sont positionnés : SCNF, Transdev, Régionéo (co-entreprise entre RATP Dev et Getlink) et Renfe. Le choix aura lieu en 2023 pour une mise en service en 2025.
• Les radiales parisiennes : ce lot est le plus gros. "C'est 40 % de nos trains-kilomètres", précise Franck Dhersin. Il englobe les lignes Beauvais-Paris (à l'origine, la ligne constituait un lot à elle-seule), Paris-Laon, Paris-Calais, Paris-Maubeuge et la future liaison Roissy-Picardie. "On s'est aperçu que le lot de base était trop petit et qu'il risquait de ne pas intéresser d'autres personnes que la SNCF", justifie l'élu. L'introduction est prévue pour 2026. 
• Les dessertes Nord-Pas-de-Calais : ce lot concerne toutes les lignes du Nord-Pas-de-Calais. L'étoile le Saint-Pol, jusqu'ici un lot autonome, est compris. La mise en œuvre opérationnelle aura lieu en 2027.
• Les TER-GV : c'est la nouveauté. On y retrouve toutes les liaisons TER-GV de la région : Boulogne, Dunkerque, Arras, Calais et Amiens. "On nous dit qu'il n'y a que la SNCF qui pourra être intéressée, mais c'est faux. On sait qu'ailleurs en France, Renfe ou encore Trenitalia sont intéressés par des lots TGV", répond Franck Dhersin.

L'ouverture reportée d'un an

Initialement prévue fin 2023, l'ouverture à la concurrence des TER de la région est retardée d'un an. Elle ne sera effective qu'à partir de janvier 2025. Le vice-président des Hauts-de-France pointe du doigt la SNCF : "Ils n'ont pas transmis les informations nécessaires dans les délais." L'élu affirme que la SNCF a été condamnée par l'autorité de régulation des transports.

"Pas plus d'argent mais un meilleur service"

Sur l'ouverture à la concurrence de l'ensemble du réseau, il assume le choix de la région et la volonté d'effectuer des changements rapidement : "J’aurais pu signer un contrat avec la SNCF pour dix ans et repousser l’ouverture à la concurrence à 2030 mais nous voulons un meilleur service. Aujourd'hui, la SNCF ne respecte pas la promesse des 3 A, c'est-à-dire être assis, être à l’heure et être avertis." Ce libre accès à la concurrence sera une obligation pour les régions à compter de 2023. Pour autant, pour les Hauts-de-France, pas question de dépenser plus. Le budget devrait rester le même : "Nous ne mettrons pas plus d'argent, mais autant. Après, en Allemagne, l'ouverture à la concurrence a abouti à la réouverture de lignes. Nous, nous y sommes favorables." Tous les appels d'offres sont désormais lancés dans les Hauts-de-France.