Tri obligatoire des biodéchets : les composteurs partagés suscitent "un fort intérêt" auprès des collectivités territoriales

Depuis le 16 novembre dernier et jusqu’au 24 novembre prochain, Amiens métropole organise plusieurs animations dans le cadre de la semaine européenne de réduction des déchets. L'événement a lieu onze mois après l'obligation pour les collectivités de proposer des solutions du tri à la source des biodéchets. L'occasion de faire un premier bilan.

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"On a constaté un regain d’intérêt sur les six premiers mois de l’année 2024 de la part des habitants d’Amiens Métropole sur le compostage individuel", relate Joséphine Halle, coordinatrice de l'association Les Recyclettes, accompagnant les collectivités à l'installation de compostage partagé. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, ces dernières sont obligées de proposer des solutions aux habitants, sur le tri des biodéchets.

L'organisme est notamment prestataire de la communauté d'agglomération d'Amiens dans le cadre de sites de compostage partagé. Il a eu l’obtention d’un premier marché public avec Amiens Métropole, en 2022. "Les deux premières années du marché, on devait en installer dix."

26 sites de compostage partagés dans Amiens Métropole

Au total, la métropole a mis en place 26 sites. Cette dernière précise que "plusieurs projets sont en cours de déploiement sur Amiens et sur les communes extérieures. Au premier trimestre 2025, une quarantaine de sites de compostage partagé seront fonctionnels".

L'association détaille qu'un avenant a permis d’augmenter l’objectif afin de "passer à quinze sites", d'ici au mois d’avril 2025.

Au-delà de l'obligation datant du 1ᵉʳ janvier 2024, ces actions font suite à un engagement d'Amiens Métropole datant de fin 2021. Cette dernière a financé un Réseau d’évitement du gaspillage alimentaire (REGAL), avec l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) des Hauts-de-France. Concrètement, il s'agit de rassembler des acteurs de tout horizon (associations, professionnels, citoyens...) afin de répondre à la problématique du gaspillage alimentaire.

Sur l’ensemble des 26 sites du grand amiénois, chaque année, Joséphine Halle estime "qu’il y a en moyenne 50 foyers par composteur partagé". La métropole ajoute : "d’après les données généralement admises, un composteur individuel permet de réduire la production de déchets de 140 kg par habitant et par an." Un composteur partagé pour 60 foyers permet lui de "réduire environ 11 tonnes par an." Au total, "le compostage permet de détourner 2000 tonnes du flux des ordures ménagères", rapporte la coordinatrice des Recyclettes.

Le compostage partagé, "une solution pour l'ensemble des habitants"

Les Recyclettes sont actuellement en contact avec une nouvelle communauté de communes de la Somme, pour un prochain accompagnement. Une preuve du "fort intérêt" grandissant des composteurs partagés par les collectivités locales, comme solution du tri à la source des biodéchets.

Le compostage partagé se développe dans le milieu urbain, mais aussi dans certains villages. Ça permet de "proposer une solution pour l’ensemble des habitants, assez facilement. Notamment dans les villages où il y a beaucoup de personnes âgées, ou des personnes qui n’ont pas beaucoup la possibilité de composter dans leur jardin", explique Joséphine Halle.

Un compost collectif pour les habitants et les jardins ouvriers

"Rendre accessible le compostage partagé sur le territoire" est l'objectif de l'association. Il y a également une volonté de rassurer sur les idées reçues concernant le compostage. "Souvent, il y a des craintes sur les odeurs et les rongeurs", détaille Joséphine Halle. L'association donne ainsi les conseils de bonnes pratiques à réaliser avec les bacs.

De son côté, Amiens Métropole révèle vouloir "aller plus loin dans l'accompagnement du compostage (individuel et collectif) et offrir des solutions de tri des biodéchets aux habitants qui ne peuvent pratiquer le compostage (ni individuel ni collectif)." Une étude va être lancée début 2025 afin de définir "le scénario".

Le compost récolté dans les sites partagés est "réutilisé par les habitants et les habitantes et par les jardins ouvriers à proximité", indique Joséphine Halle. Il permet ainsi de nourrir le sol des potagers alentours.

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