Dans le cadre de la 26e semaine européenne pour l’emploi des personnes en situation de handicap, du lundi 14 au vendredi 20 novembre 2022, de nombreux rendez-vous sont prévus dans les Hauts-de-France. Focus sur la rencontre pour l’emploi organisée à Amiens.
L’évènement avait lieu au complexe sportif des Quatre Chênes, à Amiens, ce jeudi 17 novembre, à l'occasion de la 26e semaine pour l'emploi des personnes en situation de handicap. Une journée de mobilisation organisée par l’ Agefiph Hauts-de-France, le FIPHFP, Pôle emploi, Cap Emploi et le Comité départemental handisport. La matinée était réservée à un job dating permettant un échange entre une vingtaine d’employeurs et des demandeurs d’emploi en situation de handicap.
Sensibiliser au handicap
Dans les Hauts-de-France, le taux de chômage des personnes handicapées est plus élevé que pour l’ensemble des demandeurs d’emploi. Les entreprises sont en effet plus frileuses à l’idée d’embaucher des personnes en situation de handicap. L’objectif, pour les organisateurs, était donc de mobiliser les personnes, les entreprises, les acteurs de l’emploi et de la formation autour de l’enjeu de l’inclusion professionnelle. "C'est aussi l’occasion de rappeler que les personnes handicapées représentent un vivier de talents précieux pour tous les employeurs implantés sur notre territoire. Les nombreux postes actuellement non pourvus, notamment dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration, du transport ou du numérique, sont autant d’opportunités d’emploi et de perspectives pour les personnes en situation de handicap", explique Ivan Talpaert, délégué régional de l’AGEFIPH Hauts-de-France (association nationale de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées).
Les inégalités perdurent
En France, le taux de chômage des personnes en situation de handicap est de 13 % contre 7 % pour l'ensemble de la population. Une disparité que les partenaires de l’emploi et du handicap, présents à l’évènement, tentent de gommer. Le code du travail prévoit déjà que toute entreprise de plus de 20 salariés doit employer au moins 6 % de personnes en situation de handicap. L'employeur doit déclarer chaque année le nombre d'emplois occupés pour un travail handicapé afin de démontrer qu'il respecte son obligation légale. Si l'employeur ne la respecte pas, il doit alors verser une contribution annuelle à l’association nationale de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées pour le privé et au fond pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique. "Il existe de plus en plus d’entreprises "handi-accueillantes" mais il reste encore du travail à faire pour faire évoluer la situation. Aujourd’hui, le handicap, ce n’est pas seulement le fauteuil roulant, c’est des réalités très variées. Il n’est plus difficile d’adapter un poste de travail. Quelques petits aménagements sont parfois nécessaires et parfois aucun", assure Lucie Coquille Vera, responsable d’équipe à l’agence Pôle emploi de Doullens et présente à la manifestation.
Un large choix de recruteurs pour les candidats
Pour ce job dating, les organisateurs avaient prévu des entretiens de trente minutes par candidat. 70 demandeurs d’emploi en situation de handicap étaient conviés. Des échanges qui ont permis d’aller directement dans le concret, d’après Magali Lengelée, la responsable recrutement d’Amiens-métropole. "Nous avons reçu une trentaine de candidats. Nous avons pu parler de tous nos métiers disponibles, en CDI, saisonnier ou vacataire".
Ici, il n’est pas nécessaire d’expliquer aux recruteurs ce qu’est le handicap
Valérie Essono-Obame, demandeuse d'emploi en situation de handicap
Parmi les employeurs présents, des entreprises privées et publiques comme Coriolis service, le Crédit Agricole, Vitalliance, la Sanef, O2, le Conseil départemental de la Somme, Amiens Métropole, le rectorat, l’université de Picardie Jules Verne... Un large choix possible pour des candidats. Valérie Essono-Obame, reconnue travailleuse handicapée après une maladie cardiaque, cherche du travail depuis plusieurs mois. Auparavant, elle était aide-soignante mais elle a été licenciée pour inaptitude. Son handicap l’empêche désormais de se tenir trop longtemps debout et d’avoir des activités physiques. Pôle emploi lui a proposé une formation d’assistante administrative et commerciale. Depuis, elle peine à trouver un emploi. "J’ai rencontré de nombreux employeurs mais à chaque fois, les réponses sont négatives. Généralement, ils ne disent pas que c’est à cause du handicap. Ils trouvent d’autres raisons, comme : "Vous n’avez pas assez la fibre commerciale", par exemple". Ici, elle a pu rencontrer des entreprises déjà sensibilisées au handicap. "C’est très intéressant pour moi car il n’est pas nécessaire d’expliquer aux recruteurs ce qu’est le handicap. J’ai passé quatre, cinq entretiens et j’espère que ça va aboutir", reprend Valérie.
L’après-midi, les Handi’Hauts’Lympics, ont permis à 16 équipes mixtes composées d’employeurs publics ou privés, de demandeurs d’emploi en situation de handicap ou de partenaires de l’insertion professionnelle de s’affronter lors d’épreuves paralympiques. Une action sportive pour sensibiliser tous les participants au handicap. Des épreuves de volley assis, de badminton, de basket, de biathlon... Pour effacer idées reçues sur les personnes en situation de handicap.
Autre initiative qui a lieu en ce moment, du 14 novembre au 3 décembre : Hand’e job, un salon du recrutement ouvert à tous. Toutefois, à compétence égale, la priorité sera donnée aux personnes en situation de handicap.