Les Françaises ont une relation ambivalente avec leurs signes de maturité et cela commence de plus en plus tôt avec l'apogée des filtres sur les réseaux sociaux. Des alternatives à la médecine et chirurgie esthétique existent à condition d'avoir une bonne régularité.
Pas facile de vieillir sereinement quand on entend des personnes s'étonner : "Ce n’est plus de ton âge !" ou encore "Désolée mais tu fais plus que ton âge."
Avec les réseaux sociaux et l’image de la jeunesse qui s’y propage, l’envie de rester jeune coûte que coûte est devenue une religion. Pourtant, on va bien avoir des rides un jour et il va bien falloir apprendre à vivre avec si l’on veut être bien dans sa peau surtout que l’espérance de vie s’allonge. On vous donne quelques chiffres et alternatives pour vous aider à accepter de vieillir et surtout bien vieillir sans excès esthétiques !
>>> Écoutez l'émission en podcast ci-dessous :
34% des 25-34 ans n'assument pas leurs rides
Selon l’Etude Harris Interactive pour Nivea (2015) , si la majorité des Françaises (94%) estiment que les rides font partie d’un processus naturel, 34% ne les assument pas parmi les 25-34 ans. Et 84% des Françaises utilisent un produit anti-âge tous les jours ou presque. On remarque que la demande de médecine esthétique explose en France. Alexandre Koutsomanis, chirurgien et médecin esthétique à Amiens depuis dix ans, a remarqué un boom des demandes : " La demande de rajeunissement a été multipliée par 5 depuis mon installation. On est dans une société de l'image. On prend tous des photos que l'on publie instantanément sur les réseaux sociaux. "Bien vieillir" est devenu une inquiétude prépondérante auprès des patientes et des patients."
Les dérives esthétiques
Certaines jeunes femmes de moins de trente ans commencent déjà les injections de botox et d’acide hyaluronique. Rien n’est remboursé par la sécurité sociale. C’est seulement la chirurgie plastique qui l’est c’est-à-dire réparation de lésions ou malformations.
Les injections coûtent cher, il faut le rappeler ! En fonction du médecin esthétique, comptez autour de 300 euros pour des injections de botox (front et regard). À la trentaine, des stars de la télé réalité expriment déjà le besoin de faire un lifting dans des émissions TV comme Nadège Lacroix. Elle s'est exclamée dans l'émission " Chez Jordan" : "Pourquoi se priver si on peut être au top de nos capacités."
Comme il n’y a pas de réglementation médicale précise dans ce genre de demande, le rôle du professionnel esthétique est primordial pour éviter les dérives. Alexandre Koutsomanis, chirurgien plastique et esthétique se dit exemplaire en termes d'éthique : " Il y a des demandes en excès car la patiente surinvestit un défaut qui n'existe pas en pratique. J'essaie de les rassurer. Il y a aussi des patientes qui présentent des signes de vieillissement manifestes mais qui sont à la recherche d'une perfection inatteignable où quoi qu'on fasse, cela n'est jamais suffisant. Mon travail va consister à stopper l'engrenage en leur disant qu'elles ont obtenu un bon résultat et d'en profiter !"
Il y a des demandes en excès car la patiente surinvestit un défaut qui n'existe pas en pratique.
Alexandre Koutsomanis, chirurgien plastique et esthétique
Attention aux dérives et à une obsession maladive d’un complexe. Sans enlever la possibilité d’avoir recours à ces pratiques esthétiques, il existe aussi des pratiques plus douces comme le massage facialiste et le yoga du visage. Ces deux méthodes attirent de plus en plus. Le premier est pratiqué par l'esthéticienne, l'autre par vous-même.
Se masser soi-même : 50 muscles à solliciter sur le visages
Émilie Sallé alias "Gabrielle Facialiste" sur les réseaux sociaux organise des ateliers en groupe pour apprendre à s'auto-masser avec les techniques de yoga du visage. C’est un peu moins cher que la médecine esthétique mais cela reste un budget. Pour un massage facialiste, comptez 90 euros, pour une initiation au yoga du visage, 65 euros et pour un atelier en groupe, 35 euros. Il est recommandé de pratiquer le yoga du visage une fois par semaine pendant plusieurs mois et par la suite une fois par mois. Émilie Sallé est persuadée que ce n'est pas qu'un simple business : " Pour moi, c'est l'avenir des soins esthétiques. L'idée est de travailler en profondeur la peau et chaque muscle. On a une cinquantaine de muscles sur le visage qui sont très peu travaillés d'habitude. Je pratique le Kobido, un art ancestral japonais. Je remonte les tissus comme un lifting."
Je pratique le Kobido, un art ancestral japonais. Je remonte les tissus comme un lifting."
Emilie Sallé, esthéticienne formée au yoga du visage
Emilie Sallé ne se contente pas de masser, elle propose une écoute active à ses clientes pour comprendre leur rythme de vie et essayer de leur distiller des conseils en termes d’hygiène de vie. Toutes nos habitudes de vie ont un rôle à jouer pour bien vieillir : " J'aime qu'elles ressortent rayonnantes physiquement comme mentalement !" La clé peut-être pour aimer nos rides d'expression...