Une dizaine de chiens soupçonnés d'avoir été maltraités ont été retirés à des éleveurs. La SPA de Poulainville avait eu un signalement il y a de nombreux mois. Des personnes les auraient alertés sur le fait que cet élevage situé à Boves, près d’Amiens n’était pas aux normes.
"On nous a alerté sur le fait que les chiens n’avaient pas d’eau à volonté. Ils vivaient toute la journée en cage alors que dans un élevage correct ils doivent sortir régulièrement à l’extérieur ou dans un local, pour qu’ils aient notamment de l’eau à volonté", déclare Anne-Marie Choquet responsable de la SPA Poulainville à l'origine de cette saisie.
Face à ce constat, la SPA a nommé une déléguée inspectrice. Celle-ci aurait constaté que les chiens n’avaient pas d’eau et qu’ils étaient en cage une grande partie de la journée. La SPA a ainsi contacté la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) et la cellule anti trafic de la SPA nationale située à Paris. "Une enquête a été réalisée, la SPA a demandé aux propriétaires de se mettre aux normes, mais rien n’a été fait d’où l’intervention de la police nationale ce lundi", précise la responsable de la SPA.
Un couple qui élève des chiens depuis de nombreuses années
Jusque-là ce couple qualifié sans histoire a toujours réalisé son travail correctement. "Ils élevaient ces chiens comme il y a 30 ans alors pourquoi changer les choses ?", indique Anne-Marie Choquet. Le maire de Boves Daniel Parisot connaissait ce couple : "ils étaient honorablement connus mais sans histoire", d'où sa surprise.
Au total, une dizaine de chiens de chasse ont été récupérés, de race épagneul breton et cocker. Ils étaient destinés à la revente et pour les concours de chiens.
Une enquête est ouverte
Les animaux ont été saisis par décision de justice. Ils ont été transférés sur les sites de la SPA à Poulainville et dans de la nord de la France.
Le dossier est transmis pour étude au niveau du parquet. Selon la procureure adjointe du TGI d'Amiens, Anne-Laure Sandretto, l’enquête est ouverte pour mauvais traitement envers un animal, "il s’agit davantage de délaissement d’animaux avec des conditions d’hébergements inadaptés", précise-t-elle. Le couple d'éleveur de chiens de chasse risque au maximum 6 mois d’emprisonnement, avec interdiction de posséder un animal et d’exercer la profession.
Mise à jour le 20 août 2021 :
Selon le propriétaire de l'élevage mis en cause, l'enquête n'a depuis trois ans pas abouti. Il indique que contrairement aux propos tenus par la responsable de la SPA, ses chiens n'ont jamais été maltraîtés, qu'ils vivaient dehors avec de l'eau et qu'ils n'étaient pas enfermés. Il mentionne également le fait qu'il n'a jamais eu accès au compte-rendu de la plainte déposée par la SPA, ne sachant pas quels faits précis lui étaient reprochés. Il assure qu'aucun trafic d'animaux et aucune maltraîtance ne sont établis. Lui et sa femme ne sont plus éleveurs mais mènent toujours une activité en lien avec les animaux. Leurs chiens recueillis par la SPA ont été par la suite adoptés.