Le navire qui a pris feu au large de Dieppe dans la nuit du 11 au 12 février est, depuis, échoué à Cayeux-sur-Mer. Après avoir été dépollué, il a été démantelé sur place.
Il fallait faire vite : le chalutier Alexis IV devait être démantelé et évacué avant les grandes marées prévues les 11 et 12 mars. Il avait pris feu en mer, avec six marins à son bord, tous sains et saufs, avant de dériver et de s'échouer sur la plage de Cayeux-sur-Mer. Une vingtaine de pompiers étaient alors intervenus pour éteindre l'incendie toujours actif au niveau des cales.
15 000 à 20 000 litres de liquides potentiellement polluants
Depuis, l'épave était donc remplie de liquides en tous genres : eau, mousse, et environ 9 000 litres de gasoil. Au total, 15 000 à 20 000 litres de fluides potentiellement dangereux pour l'environnement, qu'il a fallu extraire avant de procéder à la découpe du bateau. "C'est un aspirateur, comme à la maison, mais en beaucoup plus grand et beaucoup plus puissant, explique Nicolas Doucet, chauffeur poids lourd en charge de la dépollution. On a tiré les tuyaux jusqu'à l'intérieur du bateau, et on pompe toutes les eaux hydrocarburées, les eaux d'incendie, la mousse des pompiers qui a servi à éteindre l'incendie, et après, ce sera acheminé au centre de traitement. Puis le gasoil qui se trouve dans les cuves sera enlevé."
Une grande bâche de protection a ensuite été installée autour de l'épave pour éviter la pollution des sols et de l'eau de mer. Les équipes, protégées par des masques et des combinaisons, ont également dû procéder à l'extraction, par grue, d'environ 250 caisses contenant six tonnes de poissons. Ces opérations se sont déroulées ce lundi 4 mars. Le lendemain, dès le matin, deux engins ont permis de découper l'épave.
Plusieurs jours de découpe avant les grandes marées
Une opération délicate, moins facile qu'il n'y paraît. Il faut souvent s'y reprendre à plusieurs fois pour arracher la tôle, et faire preuve de prudence pour éviter les éclats de métal ou les chutes de gros morceaux. Il est même par endroit nécessaire d'utiliser un chalumeau pour faciliter la découpe.
Surtout, il faut être méthodique. "On commence toujours par le haut, en descendant, tout en gardant toujours le fond du bateau, au cas où on serait empêchés par le temps ou par les marées. Ainsi, on pourrait remonter le bateau avec la coque complète", explique Mickaël Goudal, le chef de chantier. D'après la société en charge du démantèlement, il y a environ 200 tonnes de ferraille à évacuer. Il faudra ensuite extraire le moteur.
Les opérations se passent bien, donc à moins d'un imprévu majeur, tout devrait être fini avant les grandes marées du week-end.