Si 5 ou 6 cigognes ont choisi de passer l'hiver en baie de Somme, beaucoup étaient reparties dans les pays chauds. Depuis le 6 mars, elles sont de retour. Une soixantaine s'est posée au parc du Marquenterre. On les reconnaît par leur plumage qui porte la couleur du sable chaud africain.
Ils les attendaient derrière leurs jumelles. Des ornithologues ont vues passer les cigognes en migration dans la Drôme, 1223 le 2 mars et 1445 le 3 mars. Ils ont prévenu leurs confrères du parc du Marquenterre.
Le 6 et le 7 mars, elles étaient de retour dans le ciel picard. Une soixantaine de specimens s'est posée sur les nids du parc, tant sur les plateformes destinées au baguage que sur les supports naturels que sont les grands pins laricios. Les autres ont poursuivi leur voyage vers la Belgique.
Dès que les conditions météorologiques sont favorables, les cigognes prennent leur envol. La migration se fait de jour et va se poursuivre jusqu'au mois de mai. Avec de bons vents, elles peuvent parcourir 400 km en une journée. Elles viennent du Mali, du Niger, de Mauritanie, d'Espagne ou du Portugal où elles ont passé l'hiver. 5 ou 6 d'entre elles sont restées en baie de Somme. Les autres sont de retour.
Certaines sont baguées, d'autres pas, mais toutes celles qui ont fait le voyage se reconnaissent à la couleur de leur plumage, jauni par la territe, nom donné au sable africain qui est resté collé et le teinte de son rouge chaleureux.
L'observateur peut d'ailleurs avec ses jumelles assister à leur toilette. D'ici quelques jours les cigognes retrouveront leur plumes blanches. Les mâles ont commencé à rassembler les branchages dans le nid.
"La carte postale est dans leur plumage. Elles nous font voyager gratuitement. On est tous comme des fous à les retrouver", avoue Philippe Caruette, ornithologue et guide nature au parc du Marquenterre.
Peu à peu les couples se forment. Samedi, on en observait un, ce dimanche les ornithologues en ont compté 9.