Un musée entièrement refait à neuf a ouvert ses portes mercredi 19 mai à Crécy-en-Ponthieu dans la Somme. Un tout nouvel espace de 400 m² dédié à la bataille de Crécy, épisode majeur de l'histoire militaire européenne au XIVe siècle.
Elle n'avait toujours pas de musée qui lui était dédiée. C'est désormais chose faite. À la place d'un ancien garage, à Crécy-en-Ponthieu dans la Somme, se trouve désormais un centre d'interprétation sur la bataille de Crécy, épisode majeur de la guerre de Cent Ans.
Au total, 200000 euros ont été investis dans cet espace de 400 m². Au cœur de la scénographie, la bataille de Crécy qui a débuté le 26 août 1346.
Des Anglais moins nombreux mais sur-entraînés
Lors de cette guerre féroce, deux cousins s'affrontent : les rois d'Angleterre et de France, Edouard III et Philippe VI de Valois. Une bataille qui va se solder par la défaite cuisante des Français pourtant supérieurs en nombre : 35000 combattants contre 12000 côté anglais. Leur désorganisation est fatale et les archers anglais sont imparables. Plus rapides et sur-entraînés.
"Les Anglais étaient très bien formés au tir à l'arc. C'était obligatoire, dans tous les villages, de faire cet entraînement. Souvent c'était avant ou après la messe. Des plus petits aux plus grands, c'était une habitude", raconte Anne Didon, membre de l'association EMHISARC ("émulation historique et archéologique"). "Ils étaient capables de tirer 8 flèches à la minute, face aux Français qui ne tiraient que 3 ou 4 carreaux", ajoute Florent Décamps, guide-conférencier.
Une pluie de flèches mortelles qui va mettre en déroute les arbalétriers en première ligne côté français. En seconde ligne, toute la noblesse française sera décimée. 1500 grands seigneurs perdent la vie durant ces quelques heures de combat. Les deux rois ennemis, présents sur place, sont par miracle épargnés. Le roi de France est tout juste blessé.
"Philippe VI a été blessé au visage et à la cuisse, ce qui veut dire quand même qu'il n'est pas resté à l'arrière, parce que la portée d'un archet anglais c'est 100 mètres, il était donc proche des premières lignes, explique Patrick Mitoire, président de l'association "Emulation Historique et Archéologique", par contre Edouard III, lui était dans son moulin, il paraît qu'il n'a même pas eu besoin de chausser son bassinet, c'est son casque, tellement cela se déroulait très bien pour les Anglais."
Une stratégie déterminante
La position stratégique de l'armée anglaise fut déterminante, positionnée sur un sommet qui domine la plaine, au niveau du fameux moulin qui servait d'observatoire pour le roi d'Angleterre. "Nous avons environ une quarantaine de mètres de dénivelé, entre ici et la vallée de la Maye où sont arrivées les troupes de Philippe VI", indique Florent Décamps.
Après Crécy-en-Ponthieu, les Anglais assiègent Calais et finissent par prendre la ville qui restera dans le giron britannique pendant plus de deux siècles. Quant à la guerre de Cent Ans, elle finira par la victoire des Français qui avaient appris de leurs erreurs à Crécy.