Immobilier. De plus en plus prisé par les citadins, le littoral picard sous pression : "les gens ne discutent pas les prix"

Sur le littoral picard, le prix du mètre carré avoisine les 4 000 euros dans certaines communes. La zone est de plus en plus prisée depuis le Covid, jusque dans l'arrière-pays.

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Une maison au bord de la mer, dans une commune dynamique et à taille humaine, c'est le rêve de nombreux citadins. La crise sanitaire a convaincu beaucoup d'entre eux de sauter le pas et d'acquérir un bien sur le littoral picard, et pas seulement pour y passer les vacances. 

Des citadins en quête d'air marin

"Après le Covid, on a remarqué que les gens venaient pour s'installer. Ils nous posent des questions sur la fibre, sur la proximité des commerçants, sur les infrastructures comme les salles de sports, les piscines, les associations... explique Ioulia Somont, qui gère deux agences immobilières sur la côte picarde. Les gens viennent pour des courts séjours, mais toutes les semaines quasiment, 3 ou 4 jours par semaine avec du télétravail.

Ils sont Belges, Parisiens, Amiénois ou encore Rémois : une clientèle "variée, mais avec une prépondérance des citadins". Ils occupent souvent des professions libérales qui leur permettent d'aménager leur emploi du temps. Même les prix avoisinant 4 000 euros le mètre carré ne les arrêtent pas. 

Ce sont des personnes qui viennent avec un pouvoir d'achat très important, et un apport important. Les gens ne discutent pas les prix.

Ioulia Somont, agent immobilier

Résultat : les biens ne restent jamais bien longtemps en vente dans le secteur. "Les délais de vente sont habituellement à 90 jours au niveau national, nous, on est à une quinzaine de jours, et parfois même une ou deux journées."

Des petites surfaces vendues à prix d'or

En quelques années, l'arrivée de ces nouveaux acquéreurs a transformé le territoire. À Saint-Valéry-sur-Somme, commune la plus chère du département, le quartier Courtgain a changé de visage. Patrick Vue, qui y est né et y vit toujours, a été le témoin de ces transformations.

Dans ce quartier occupé par des familles modestes de marins-pêcheurs jusque dans les années 80, on ne trouve pas de grandes maisons entourées de vastes jardins. Pourtant, les prix s'y sont envolés : les biens se vendent facilement autour de 350 000 euros. "Ces petites maisons, c'est ce que les gens recherchent. Ils ne recherchent pas des espaces de terrain, plutôt des petits cocons où ils peuvent passer le week-end tranquille sans avoir à tondre la pelouse. Une petite maison de pêcheurs, elle ne reste pas en vente plus de 10 ou 15 jours."

L'arrière-pays de plus en plus prisé

Une bonne nouvelle pour le tissu commerçant, mais pas forcément pour les locaux, pour qui les prix sont devenus rébarbatifs.  "Pour un Valéricain ou quelqu'un de la campagne qui voudrait s'installer ici, c'est compliqué. Un jeune couple ne peut pas mettre des sommes pareilles. C'est parfois le prix d'une construction neuve à la campagne. Mais ce n'est pas typique de Saint-Valéry, c'est comme ça sur toute la côte." 

Face à cette nouvelle donne, les professionnels de l'immobilier ont étendu leur périmètre à l'arrière-pays. Avec un prix au mètre carré deux fois moins élevé, les communes situées à quelques kilomètres de la mer, comme Friville-Escarbotin, apparaissent comme un bon compromis pour les citadins en quête de grand air. "Le marché est compliqué pour les locaux, c'est pour ça qu'on développe les interventions dans les villages, confirme Ioulia Somont. On va dans l'intérieur des terres jusqu'à 25 km, ça nous permet de proposer des biens beaucoup plus variés, adaptés à nos clients." 

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