Après l'accident qui a coûté la vie à trois kayakistes en Baie-de-Somme, la thèse de l'accident serait privilégiée. Pour ne pas qu'un tel drame se reproduise, le maire de Saint-Valery-sur-Somme souhaite lancer une réflexion pour rendre obligatoire certains équipements de sécurité.
Après le drame qui a coûté la vie à trois kayakistes chevronnés en Baie de Somme, dans la nuit de samedi 11 au dimanche 12 janvier, une enquête a été ouverte.Les auditions permettraient de privilégier la thèse de l'accident.
Dès dimanche, une délégation de la fédération française de canoë-kayak (FFCK) s'est rendue sur place. "Le projet de navigation était prudent et sécurisé et les conditions météo étaient bonnes lors de leur départ" précisait un communiqué.
"Il y a eu une zone de vagues qui est à l'origine de l'accident. C'est avéré, affirme David Szlachta, expert FFCK des activités de pagaie en mer. Ce qui ressort des auditions, c'est qu'il y a eu effet de surprise, précise-t-il. À la sortie d'une bâche, il y a eu des vagues plus fortes avec de la houle et un premier chavirage d'un protagoniste. Les autres ont évité la zone de vagues et sont revenus vers la côte. Quand ils ont débarqué, dès qu'ils ont perdu leurs camarades de vue, ils ont appelé les secours. Les réflexes ont été très bons".
Des dispositifs de sécurité suffisants ?
Lors de son audition, le jeune rescapé de 15 ans, indiquait qu'il avait plusieurs fois entendu les hélicoptères au-dessus de sa tête. Cette information confirmée par l'expert, émeut le maire de Saint-Valéry-sur-Somme (Les Républicains). "Le jeune nous dit qu'il a vu à 6 reprises l'hélicoptère au-dessus, or jamais il n'arrive à les voir, s'étonne-t-il. Il faut que ce drame puisse servir pour que ça ne se reproduise plus, déclare Stéphane Haussoulier, tout ça m'interpelle. En tant que maire, je me pose des questions".
La législation en vigueur oblige les kayakistes à se munir d'un gilet d'aide à la flottabilité, des feux à main et d'un moyen lumineux pour des sorties de 300 m à 2 milles d'un abri. Aucun équipement n'est obligatoire jusqu'à 300 m.
Sur son site, la fédération française de canoë kayak donne plus d'informations).
"Dans le cas de cette sortie, note David Szlachta, on était dans les 300 m jusqu'à ce que l'accident survienne, rappelle-t-il, Il faut prendre en compte les éléments. C'est l'accident qui les a amenés à se retrouver de nuit. Rendre obligatoire l'équipement poserait un autre problème, celui de contrôler. Dans la pratique, les clubs respectent à la lettre le règlement mais pour toute la pratique 'loisirs', ça va être difficile de faire passer l'information".
Les conclusions des enquêteurs devraient être connues d'ici la fin de la semaine. Elles permettront peut-être d'en tirer des enseignements.