250 chevaux, poulains et poulinières, des dizaines de cavaliers : la 33è édition de la grande transhumance des chevaux Henson se déroulait dimanche 22 octobre dans les paysages spectaculaires de la baie de Somme.
Chaque année, les chevaux Henson quittent les polders du parc ornithologique du Marquenterre pour prendre leurs quartiers d'hiver dans une ferme de Saint-Jean-les-Rues, à quelques kilomètres dans les terres.
Mais cette transhumance n'a rien d'évident, car les poulains de l'année, nés en liberté au Marquenterre, doivent être guidés par des cavaliers montés sur des chevaux adultes afin de ne pas s'égarer. Une aventure annuelle fidèle à l'esprit des chevaux Henson : ils se reproduisent librement dans la nature avant d'être progressivement apprivoisés pour l'équitation en baie de Somme.
"Ces chevaux en pleine nature, je trouve ça vraiment fabuleux"
Certains viennent de loin pour observer ce spectacle, comme ce visiteur ravi malgré la fine pluie qui ruisselle sur les robes des chevaux : "C'est une très belle fête, on vient dès qu'on peut. On vient de Seine-et-Marne spécialement pour ça ! Ces chevaux en pleine nature, je trouve ça vraiment fabuleux."
Qu'ils participent pour la première fois ou depuis 30 ans, les cavaliers aussi passent un moment inoubliable. "Mon cheval a été super sage, il a eu du sang-froid pour remettre les poulains à leur place quand ça n'allait pas, donc je suis très fière de lui ! " s'enthousiasme une cavalière à l'arrivée.
"C'est comme toutes les passions, on met le petit doigt dedans et tout y passe !"
Valérie Mauron, membre du bureau de l'association du cheval Henson, participe à leur grande transhumance depuis 1994. "Bientôt 30 ans que je participe à cette transhumance et l'évolution de cette superbe race qu'on a créé, se réjouit-elle aux rennes de sa calèche. C'est comme toutes les passions, on met le petit doigt dedans et tout y passe ! C'est aussi une aventure humaine, car c'est associatif."
Passionnée par cette race de chevaux créée dans les années 80 et reconnue depuis 2003, elle apprécie avant tout l'aspect naturel et le caractère rustique de ces équidés. Quant à sa baie de Somme, elle n'est pas près de la quitter : "On est les plus chanceux du monde et on arrive à pas se lasser, parce qu'on a des lumières absolument changeantes. Ce n'est jamais pareil et on est heureux avec nos petits chevaux !"
Il faut reconnaître que dans la lumière orageuse du 22 octobre, entre averses et arcs en ciels, voir s'élancer des dizaines de poulains couleur sable dessinait un tableau poétique pour cette édition 2023 de la Trans'Henson.