Pour éviter la déformation des routes, le Département de la Somme expérimente un procédé innovant. Une solution au lait de chaux est utilisée pour blanchir la route et éviter la fonte du bitume, en baissant la température.
Du lait de chaux pour faire face à un soleil de plomb inhabituel. En Picardie, la chaleur est telle que les routes fondent. L'asphalte remonte à la surface, s'accroche aux pneus des véhicules et déforme la chaussée. Ce phénomène se nomme le ressuage. Pour limiter les dégâts, le Conseil départemental de la Somme a mis en place un procédé pour refroidir la route et lui donner le plus de longévité possible.
"La technique actuelle de traitement de ressuage se fait par le répandage de gravillons de façon curatif. Là, on va être plutôt sur du préventif. C’est-à-dire qu’on va répandre ce lait de chaux sur la chaussée. Ça va permettre de faire baisser sa température et apporter une interface entre la chaussée, le bitume qui est en train de fondre et le pneu du véhicule", explique Anthony Brood, directeur adjoint des routes au Conseil départemental de la Somme. Concrètement, l'adhérence des pneumatiques est améliorée.
Le lait de chaux, une technique peu onéreuse et naturelle
Avant l'utilisation du lait de chaux, la température de la route est de 44 degrés. 15 minutes après, elle a diminué de 4 degrés. C’est le blanc présent sur la chaussée qui permet de faire baisser le thermomètre. Ainsi, la structure de la route se dégrade moins par le roulement des roues des véhicules qui peuvent emmener parfois de la matière.
L'opération nécessite une cuve de 2 000 litres, qui coûte 3 000 € de location au département, pour cette expérimentation. À l'intérieur, le mélange est composé de 25% de chaux et de 75% d'eau. La technique est respectueuse de l'environnement. Une aubaine pour le département qui dépense moins d'argent pour l'entretien des routes, comme le confirme Hubert de Jenlis, vice-Président du Conseil départemental de la Somme.
Des voitures ralenties, "surprises de voir du blanc" sur la route
"Ce concept est gagnant-gagnant. D’abord, il n’est pas cher, naturel, pas mauvais pour l’environnement. Il est excellent pour l’entretien de nos routes. Il redonne de l’adhérence où éventuellement, on peut en perdre un petit peu quand ça chauffe. Et c’est vrai que ça fait ralentir les voitures parce qu’elles sont un petit peu surprises de voir du blanc. Le blanc ne fait absolument pas glisser."
Le blanc s'estompera avec l'arrivée des premières pluies après l'épandage du lait de chaux. Le département de la Somme est entré dans une deuxième phase d'expérimentation de cette technique. En dehors de ce procédé, le Conseil départemental dépense 20 millions d'euros par an, pour l'entretien et la sécurité des routes.