Catherine Quignon, maire sortante battue en 2014, retrouve sa place à la mairie de Montdidier à l'issue du second tour des élections municipales de 2020. Retour sur l'histoire de cette élue qui voulait "finir le travail" initié il y a vingt ans.
C'est ce qu'on appelle de la persévérance. Maire socialiste de Montdidier dans la Somme pendant deux mandats à partir de 2001, ce n'est pas sans amertume que Catherine Quignon avait laissé son fauteuil de maire en 2014 à Isabelle Carpentier, une cheffe d'entreprise novice en politique.
Un goût d'inachevé
Battue, mais pas abattue, pendant les six années qui suivent, cette infirmière de formation se consacre à son métier de cadre de santé à l'APHP, tout en restant dans la vie politique locale en tant que conseillère départementale.Mais elle a un goût d'inachevé, persuadée de ne pas avoir pu réaliser tout ce qu'elle avait en tête en tant que maire. Il faut dire qu'elle avait de grands projets pour la ville. Son plus grand chantier ? L'écologie. Dés le début des années 2000, elle veut faire de Montdidier une "ville pilote en maîtrise de l'énergie".
Pionnière de la transition écologique
Elle fait alors le pari audacieux que Montdidier est capable de créer sa propre énergie grâce à une régie reliée 1 200 panneaux photovoltaïques et à un parc éolien public - le premier en France. En 2013, elle reçoit la légion d'honneur pour ses actions en faveur de l'environnement. Et aujourd'hui, la régie communale alimente en électricité tous les bâtiments publics.Si l'idée peut paraître dans l'air du temps aujourd'hui, il y a quelques années, elle ne faisait pas partie des priorités, dans un secteur géographique où les usines fermaient et les emplois disparaissaient. Alors quand, en 2014, Catherine Quignon veut aller encore plus loin et investir dans le "méga-éolien", son obsession pour la transition énergétique lui coûte les élections.
Retour en force
Six ans plus tard, débarrassée de son étiquette socialiste mais pas de son ambition, elle revient avec l'idée d'élargir ce réseau d'électricité aux particuliers. Mais ce n'est peut-être pas les positions de Catherine Quignon sur l'environnement qui ont convaincu les Montdidériens. Ou du moins pas seulement. En pleine pandémie, sa position de cadre de santé a peut-être rassuré. Surtout dans une ville où l'hôpital est le premier employeur.En tout cas, son score au deuxième tour (57%) prouve que les habitants de la commune voulait la voir revenir. Elle a même failli être élue de le premier tour : elle avait obtenu 48,5% des suffrages.