A Long, dans la basse vallée de la Somme, entre Abbeville et Amiens, des chantiers nature sont organisés pour nettoyer les marais de tourbe. L'objectif : préserver la biodiversité caractéristique du lieu.
C'est l'une des dernières grandes tourbières de la vallée de la Somme. A Long, entre Amiens et Abbeville, les marais représentent un patrimoine environnemental de premier ordre.
Son sol tourbeux a longtemps alimenté l'économie de la région. Mais après l'arrêt de son extraction, le bois a gagné du terrain. Et l'équilibre du lieu a été modifié.
Le site abrite des nombreuses espèces rares de végétaux, d'insectes et d'animaux comme la laîche jaune, la laîche filiforme, la gesse des marais ou encore le criquet ensanglanté.
C'est d'ailleurs un insecte que Marine Cocquempot tient dans sa main : "c'est un insecte fouisseur qui creuse des galeries dans le sol, détaille la jeune bénévole auprès du Conservatoire d'espaces naturels de Picardie. Avant, on en trouvait beaucoup dans les jardins mais avec les pratiques qui ont évolué, on en trouve de moins en moins. Il s'est réfugié dans le marais où elle trouve ce qu'il faut pour bien vivre".
Et cette faune et cette flore typique du marais, il faut la préserver. Toute cette biodiversité disparaîtrait sir le site n'était pas entretenu. "Les arbres étouffent la végétation. Ils prennent le dessus. Avant il y avait des roseaux. Mais aujourd'hui il n'y en a plus", raconte Philippe Deloubrières, membre de la Société de chasse de Long qui s'est associée à la démarche.
Et la main de l'homme est indispensable. Si en 2019, des chevaux camarguais, une race très adaptée à la vie dans les milieux humides, pâturaient dans la tourbière, ils ne pouvaient pas accéder à certaines zones du marais et ne mangeaient pas certaines espèces de végétaux. Des chantiers nature sont donc régulièrement organisés pour nettoyer les marais.
"On a beaucoup d'espèces rares et menacées dans la région et qui sont affleurantes, installées dans différents endroits du marais, explique Marine Cocquempot. Mais qui, potentiellement, existent ailleurs dans le marias. Peut-être qu'elles ont disparu à cause du boisement général. Donc nous, en réveillant un peu, en décapant, on essaie de faire ressortir ces espèces".
L'entretien de cet espace permet également de se préserver contre les risque climatiques. "On a vraiment de grands enjeux à maintenir ces zones humides, avoue Tanguy Ladrière, lui aussi bénévole auprès du Conservatoire d'espaces naturels de Picardie. Le marias de Long, et tous, les marais de la basse vallée de la Somme, permettront de tamponner un peu ces inondations. Ce sont comme des éponges naturelles. Depuis les années 50/60, on a perdu plus de 50% des zones humides".
Le prochain chantier nature aura lieu au début de l'automne.