La coopérative des artisans pêcheurs du Tréport continue de s’opposer au projet de parc éolien en mer, prévu pour 2023. Une plainte a été déposée au Parlement européen pour dénoncer les risques économiques et écologiques du chantier.
Nouveau rebondissement dans la série "Eoliennes au Tréport". Alors que les préfectures de Seine-Maritime et de la Somme avaient finalement autorisé le projet de parc éolien offshore en février dernier, les pêcheurs n’ont pas tardé à riposter.
Mercredi 1er mai, la coopérative des artisans pêcheurs du Tréport (CAPA) a diffusé un communiqué, annonçant avoir porté plainte auprès du Parlement européen. A ses côtés, deux autres associations de pêcheurs normands et ligériens ont également porté plainte. Les artisans pêcheurs dénoncent notamment les projets de parcs éoliens concernant Dieppe-Le Tréport, Fécamp, Courseulles, Saint-Brieuc, Saint-Nazaire et Yeu-Noirmoutier. « Tous ces projets français d’éolien en mer sont envisagés en plein cœur de zones dynamiques de pêche côtière » résument les pêcheurs dans leur communiqué.
Selon eux, ces projets risquent de détruire les écosystèmes. Face à l’émergence d’une conscience écologique et anti-nucléaire, ils dénoncent l’hypocrisie que représentent les éoliennes : « Les marins-pêcheurs français rappellent à leurs élus que l’implantation d’un parc éolien en mer signifie la destruction définitive des fonds marins, l’asphyxie de la vie marine, une pollution chronique à l’aluminium, une pollution sonore permanente, la propagation d’infrasons, de basses fréquences, la création de champs électromagnétiques, des centaines de kilomètres de câbles électriques, des empilements de roches, etc ».
Au large du Tréport, la mise en service de 62 éoliennes est prévue pour 2023, malgré les alertes répétées de la coopérative des pêcheurs. Désormais, les marins n’ont plus d’autres choix que de se tourner vers Bruxelles : « Le gouvernement actuel ne tient pas compte du travail des pêcheurs ni de l’écosystème qui existe sous la surface de la mer, s’insurge Olivier Becquet, gérant de la Coopérative des Artisans Pêcheurs et Associés du Tréport. Avec cette plainte à Bruxelles, nous espérons que le Parlement européen parviendra à interpeller nos politiques sur les risques de ce chantier ».
Olivier Becquet n’a pas souhaité détailler les modalités de la plainte déposée à Bruxelles, « pour garder un coup d’avance ». Mais il assure avoir plus d’un tour dans son sac pour continuer à lutter contre l’implantation du parc éolien. Une chose est sûre, la saga est loin d’être terminée.