Alors qu'elle y échappait jusqu'à présent, la Somme est désormais touchée par la fièvre catarrhale, aussi connue sous le nom de maladie de la langue bleue.
Alors que le premier cas de fièvre catarrhale a été identifié dans le département du nord le 5 août, il a suffi de moins d'un mois pour que la Somme soit à son tour concernée. "Plusieurs suspicions ont été confirmées récemment", indique la préfecture de la Somme.
Six foyers ont été recensés : cinq élevages bovin et un ovin. Un décompte surprenant puisque jusque-là, la maladie de la langue bleue concernait surtout des brebis.
La fièvre catarrhale qui se transmet entre les bêtes par des insectes piqueurs a été repérée pour la première fois autour d'Amsterdam en 2023. Depuis, la maladie n'a cessé de se propager.
Une épidémie prévisible qui inquiète les éleveurs
Fin juillet 2024, des foyers sont signalés par les autorités belges à proximité de la frontière française. A compter du 5 août, la France est touchée. 190 cas sont confirmés au 22 août dans le nord-est du pays. Au 29 août, le bilan grimpe à 342 cas dans cette zone.
La maladie préoccupe beaucoup les éleveurs puisqu'elle fragilise énormément les troupeaux. Les symptomes sont facilement identifiables : fièvre, troubles respiratoires, langue pendante ou encore perte des petits en gestation. Des cas peuvent être mortels chez les ovins.
Pour autant, la détection de la maladie n'entraîne pas l'abattage des bêtes, contrairement à la grippe aviaire. Elle touche aussi les bovins, mais avec une mortalité très faible, et une baisse de production laitière pouvant aller jusqu’à 30%.
Une campagne de vaccination mise en place gratuitement
Pour lutter contre cette maladie, une solution de prévention existe : la vaccination. Une campagne de vaccination volontaire ciblée a été lancée dès le lundi 12 août. Les éleveurs de la Somme pouvaient en bénéficier.
6 400 000 doses de vaccins (dont 1,1 million de doses pour les ovins et 5,3 millions de doses pour les bovins) ont été fournies aux éleveurs gratuitement, sur une zone de vaccination volontaire (zone régulée) comportant les régions touchées.
Jusque-là, cette campagne lancée par le gouvernement concernait les Hauts-de-France, la Normandie, l'Ile-de-France, la région Grand-Est, le Centre-Val de Loire et la Bourgogne-Franche-Comté.
Pur lutter contre la recrudescence des cas, la zone de vaccination volontaire a été élargie à l'Auvergne-Rhône-Alpes et aux Pays-de-la-Loire, ainsi qu’aux départements de l’Ille-et-Vilaine, des Deux-Sèvres, de la Vienne, de la Haute-Vienne, de la Creuse et de la Corrèze. En tout, 5,3 millions de doses supplémentaires ont été commandées.