Il manque cent nageurs sauveteurs à la SNSM au niveau national, dont une dizaine sur la côté picarde, pour surveiller les plages au mois d'août. Face à cette pénurie, l'association lance une large campagne de recrutement.
Maillons essentiels de la surveillance du littoral, les nageurs sauveteurs ne sont pourtant pas assez nombreux pour assurer la sécurité des estivants cet été. La société nationale de sauvetage en mer (SNSM) lance donc un appel à tous les jeunes motivés pour le mois d'août. Une centaine de personnes sont recherchées dans toute la France, dont une dizaine sur la côte picarde.
"C'est vraiment la première année où on a un gros manque de personnel comme ça", constate Charly Michaud, chef de poste SNSM de Fort-Mahon-Plage."Et je ne vous parle pas des pompiers qui surveillent aussi les plages, des CRS ainsi que des autres associations !"
Une situation qui pénalise le personnel. "Ça nous force à travailler plus et on se retrouve dans une situation inconfortable parce qu'une personne en moins au bord de l'eau, c'est une zone en moins de surveillée. On a 890 mètres de zone de baignade à surveiller. Et par moment, quand on est sept et qu'il y a beaucoup de monde, ce n'est pas évident de surveiller cette zone. Mais on le fait, on essaie d'assurer la sécurité des gens au maximum", assure le chef de poste.
"Certains jeunes n'arrivent pas à trouver de logement"
"Cette année, il y avait moins de jeunes à la formation, donc ça a eu une incidence sur le recrutement pour le mois de juillet-août sur nos plages saisonnières", explique Alain Baillet, président des stations SNSM de Fort-Mahon-Plage et maire de la commune.
Selon lui, cette pénurie de nageurs sauveteurs s'explique par un manque de volonté des jeunes. "Ça devient de plus en plus compliqué d'avoir des jeunes qui ont envie de travailler deux mois de suite, voire un mois, un peu le week-end, et le soir jusqu'à 19-20h, en fonction des marées", estime-t-il. Mais il reconnait aussi que, même s'ils sont payés et logés par la commune, "certains jeunes n'arrivent pas à trouver de logement" en pleine saison estivale, ce qui rend le recrutement compliqué.
Une longue formation
L'association a donc décidé de lancer une campagne de recrutement exceptionnelle. Normalement, pour être nageur sauveteur de la SNSM, il faut suivre une formation d'un an et valider six diplômes.
Une formation que Marc Gauthier a récemment achevée. Professeur le reste de l'année, il surveille pour la première fois les plages du littoral cet été. "C'est un bon compromis. Le côté sportif et le fait de toujours apprendre de nouvelles choses me motivent vachement. C'est en adéquation avec ce que je cherchais", se réjouit le jeune sauveteur.
Les nageurs sauveteurs de la SNSM sont formés sur la partie secourisme, sauvetage, la manipulation de bateau ou encore de jet-ski. "On a du mal à recruter des petits jeunes toute l'année, car la formation est assez conséquente, elle est sur toutes les vacances scolaires", reconnaît Charly Michaud.
Être titulaire du BNSSA et du PSE1
Pour pallier le manque de personnels, la SNSM assouplit donc ses conditions de recrutement. Ainsi, toute personne titulaire du Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA) et du Premier secours en équipe de niveau 1 (PSE1) peut postuler pour le mois d'août. "Les sauveteurs déjà formés de A à Z s'occuperont des petits jeunes qui arriveront avec leur BNSSA. Ils pourront aussi nous donner un coup de main sur le poste de secours", précise Charly Michaud.
Les nouvelles recrues pourront compléter leur formation dès septembre et être ainsi opérationnel à 100 % d'ici à l'été prochain. "L’été 2024 s'annonce également très difficile avec le retrait annoncé des CRS des plages et compte tenu de l'important besoin en secouristes pour les Jeux Olympiques, laissant présager un besoin important sur les postes de plage", explique la SNSM sur son site.
Pour postuler pour le mois d'août 2023, il faut adresser sa candidature à affectations.ns@snsm.org en joignant la copie de ses diplômes. Pour postuler pour l’été 2024 et bénéficier de la formation complète dès septembre 2023, il faut prendre contact avec le centre de formation et d’intervention SNSM le plus proche de chez soi.