Invité sur France Bleu Picardie, le député sortant de la première circonscription de la Somme s’est dit "prêt à prendre la place qu’on souhaitera pour transformer la vie des gens". Parmi les personnalités locales de la gauche, cette candidature semble susciter un certain enthousiasme, teinté de prudence.
"Je m’en sens capable et si jamais il y a un consensus qui devait aboutir à un nom, je suis prêt à prendre la place qu’on souhaitera pour transformer la vie des gens", a-t-il répondu à la question d’un auditeur. Celui-ci l'interrogeait sur la possibilité de devenir Premier ministre, ce jeudi 13 juin chez nos confrères de France Bleu Picardie, quelques heures après la déclaration similaire du président des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon.
"Quand j’ai lancé l’idée d’un Front populaire, c'était avec en mémoire à la fois Léon Blum, mais aussi Léo Lagrange qui était ministre des loisirs, et qui, en un mois, a réussi à amener la lumière chez les ouvriers, c’est-à-dire leur premier congé payé. (...) Si c’est à Matignon comme Premier ministre pourquoi pas, mais si c’est comme ministre des Sports et que je parviens à donner le sport pour tous, pour tous les enfants de notre pays, je serais fier d’avoir apporté ça aux gens" a ajouté le député sortant, avant de répondre à l'auditeur, insistant, qui lui voyait de plus grandes ambitions : "je suis capable, mais je ne pense pas qu’il faille s’autonommer à quelque poste que ce soit".
"Il faut une personnalité rassembleuse"
Des discussions sur le fond et des négociations sont toujours en cours entre les différents partis du Front populaire (LFI, PS, PCF, EELV) sur la répartition des circonscriptions, dont certaines posent problème, comme la deuxième de la Somme, sur laquelle Frédéric Fauvet se positionne.
"C’est certain qu’avec la configuration actuelle, après les bons scores du Parti socialiste aux Européennes, il faut une personnalité rassembleuse, peut-être François Ruffin, mais il y a d’autres profils, comme Boris Vallaud ou d’autres. Mais ça n’est pas l’essentiel, les discussions du Front populaire portent en ce moment sur les circonscriptions et sur le fond, sur les questions internationales ou de pouvoir d’achat".
"On n'est pas à ce stade-là"
Une opinion que partage Léon Deffontaines, tête de liste du parti communiste français aux élections européennes. "Aujourd’hui les discussions continuent sur les circonscriptions, avant d’identifier la personnalité qui pourrait être Premier ministre. Ce qui est beau, c’est qu’une équipe est en train de se former. Et il faudrait une personne capable de rassembler, qui n’est pas clivante, une forte notoriété auprès des Français. À gauche, il n’y en a pas 36 000, on a François Ruffin, ou Fabien Roussel. Mais la question ne se posera qu’une fois qu’on aura avancé, on n’est pas à ce stade-là. Je ne veux pas qu’on fasse tout partir en fumée pour une question de casting".
Léon Deffontaine a ajouté ne pas vouloir présidentialiser ces élections en mettant en avant une personne.
"Il a fait ses preuves"
Du côté des Écologistes, l’idée de retrouver le député Picardie Debout ! à Matignon semble ravir Esra Ercan, cosecrétaire EELV en Picardie : "je m’en réjouis, car il est dans un territoire difficile, il a fait ses preuves face aux idées nauséabondes du Rassemblement national. C’est une personnalité importante de notre territoire qui porte des sujets importants qui concernent le quotidien des Français".
Si l'idée de la candidature de François Ruffin au poste de Premier ministre semble faire son chemin, c’est le président de la République, Emmanuel Macron qui aura le dernier mot sur le nom de l’hôte de Matignon en cas de victoire de la gauche.