François Ruffin, député La France Insoumise de la Somme, était l'invité de la matinale de France Inter, ce jeudi. Il était interrogé sur les dernières mesures du gouvernement face à la hausse des prix du carburant. Ses réponses illustrent les contradictions des automobilistes face à la taxe carbone.
Alors que les "gilets jaunes" se préparent à barrer les routes de France, ce samedi, le député la France Insoumise de la Somme, François Ruffin, répondait aux questions de la journaliste Léa Salamé. Interrogé sur les aides financières pour remplacer les véhicules diesels, il comprend la colère des usagers de la route face à l’augmentation du prix de l’essence. Notamment dans les campagnes où la voiture est le seul moyen de déplacement. Mais ses réponses, parfois hésitantes, laissent apparaître la "taxe carbone" comme une punition collective "injuste".
"c'est du bricolage, du bidouillage, il nous manque une transition écologique qui soit juste... qui sache où aller sur 30 ans"
La journaliste le met alors face à ses contradictions en lui rappelant des propos que l'élu avait précédemment tenu sur la taxe carbone. François Ruffin avait à l'époque défendu les décisions de l'ancien ministre de l'Ecologie Nicolas Hulot d'instaurer la "taxe carbone". La hausse de la taxe sur le prix de carburant était portée par l'ancien ministre de la transition écologique depuis 10 ans. François Ruffin avait reconnu à cette occasion qu'on ne pouvait rester sans rien faire face à la disparition des insectes, des oiseaux et notamment des hirondelles.
Aujourd'hui, seuls les écologistes défendent encore cette taxe carbone. Une taxe que les automobilistes vivent comme une punition collective.
Le député de la France insoumise a eu visiblement du mal à trouver une explication pour concilier deux positions antagonistes.
Alors que le patron de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon souhaite le "succès" de cette mobilisation contre la taxe, François Ruffin a rappelé qu'il participerait à la mobilisation "à titre personnel, pour renifler et comprendre".
.@Francois_Ruffin au sujet des #giletsjaunes "Oui c’est plein de confusion et de contradiction mais j’ai besoin d’aller comprendre" #le79Inter pic.twitter.com/WSuNYw1toB
— France Inter (@franceinter) 15 novembre 2018
Son intervention de ce matin a rapidement fait réagir les internautes :je suis favorable à la sortie du diesel, du glyphosate et du plastique. Mais c'est compliqué !
Un François Ruffin très mauvais face à @LeaSalame Sur #FranceInter ce matin. Une succession d'éléments de langage sans maitrise
— Pennywhat (@Pennywhat67) 15 novembre 2018
Que de courage à @LeaSalame pour supporter tant de complaintes ! pic.twitter.com/jgs3Z9sK0p
— Eccéité (@Ecceitek) 15 novembre 2018
Côté propositions : François Ruffin envisage une taxation des «porte-conteneurs» pour rapprocher les lieux de production de marchandises des lieux de leur consommation. Il fait remarquer que les dividendes touchés par les sociétés d'autoroute sont de «4,5 milliards d'euros». Un montant qui suffirait à rendre gratuits les transports publics «dans toutes les villes de France». Il rappelle aussi que des communes en France peuvent servir de modèle dans des mesures écologiques. Celui par exemple de la commune minière de Loos-en-Gohelle, dans le Pas-de-Calais. Le maire Jean-François Caron élu Europe Écologie depuis 17 ans a rendu "l'écologie populaire".
Plusieurs autres députés de La France Insoumise comme François Ruffin iront à la manifestation : Alexis Corbière, Adrien Quatennens et François Ruffin, "à titre personnel". Mais Clémentine Autain n'ira pas. Elle dit préférer lutter "contre l'injustice fiscale" plutôt que défendre "un ras-le bol fiscal".