Une modeste borne marque un tournant dans l’histoire militaire. Près de Cachy, des chars anglais et allemands se sont affrontés pour la première fois, le 24 avril 1918. Les Allemands attaquent la Somme. Ils utilisent un tank de leur cru, l’A7V, énorme coléoptère à l’équipage pléthorique : 18 hommes embarquent à son bord mais ce Sturmpanzerwagen arrive trop tard.
Quelle est la meilleure arme contre un char ? Des nerfs solides, de la discipline et de l’intrépidité. Une sentence signé Erich Ludendorff. Le chef des armées allemandes ne croit pas au tank : « Ce n’est qu’une arme d’attaque, et nos attaques réussissent sans elle », écrit-il avec dédain. Pourtant, sur la Somme, puis à Cambrai, les Britanniques ont montré que cette arme allait compter et les Français ont fait de même. Ils produisent des chars pars milliers. Les Allemands, eux n’en fabriqueront qu’une vingtaine, à grand peine.
Le premier affrontement a été raconté par le chef d’un char anglais : il y a trois chars de chaque côté, son équipage est mal en point, asphyxié par le gaz avant même le premier tir ; Le pilote zigzague pour éviter les coups, dans un terrain bouleversé par la canonnade ; Les balles perforantes crépitent ; Une myriade d’étincelles envahit le véhicule ; L’adversaire est équipé d’un canon et de six mitrailleuses. Les Anglais stoppent, ajustent leur tir…. Coup au but.
Les renforts arrivent. L’ennemi se retire.
Faute de les produire eux-mêmes, les Allemands utilisent des chars pris à l’ennemi et les affublent d’une croix de fer mais l’infanterie épuisée ne peut endiguer les vagues alliées, ces tanks toujours plus nombreux.
La leçon sera retenue. En 1940, une nouvelle cavalerie déferlera sur la France. Implacable et victorieuse.
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