Journée de lutte contre le racisme et l'antisémitisme : l'artiste Kamini partage son expérience dans un collège de la Somme

En cette journée internationale de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, le collège Jean Moulin d'Albert, dans la Somme, a accueilli l'artiste picard Kamini ce mardi 21 mars pour un temps d'échange autour de son expérience d'homme noir ayant grandi dans un milieu rural en France.

"C'est quand je suis arrivé à l'école maternelle que j'ai pris conscience que j'étais le seul noir", lance Kamini. Pour appréhender la réalité du racisme, les élèves de 5e du collège Jean Moulin d'Albert, dans la Somme, reçoivent un invité de marque. 

"Encaisser les insultes, c'était ma vie. [...] Aujourd'hui, je subis moins le racisme même s'il est toujours ambiant. Quand je fais des réservations sur Airbnb, je ne mets jamais mon nom. Je mets celui de ma copine parce que j'ai gardé ce réflexe", explique l'artiste picard aux adolescents. 

"Il n'y a pas un jour où je n'ai pas reçu une insulte"

Le rappeur et scénariste raconte son enfance dans son village picard, marquée par d'innombrables épisodes racistes auxquels l'enfant qu'il était avait choisi de répondre par des blagues. Des scènes dont l'artiste s'est inspiré pour écrire le scénario de son film Bienvenue à Marly-Gomont, sorti au cinéma en 2016.

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Kamini est intervenu au collège Jean Moulin, à Albert, dans la Somme mardi 21 mars pour parler de son expérience du racisme. ©Mohamed Errami / France Télvisions

Ce mardi 21 mars 2023, en cette journée internationale de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, Kamini souhaite sensibiliser les adolescents à la question du harcèlement scolaire, qui, à la faveur des réseaux sociaux, dépasse aujourd'hui souvent les grilles des établissements.

"Aujourd'hui, je viens en frangin raconter mon expérience pour qu'ils comprennent qu'on peut déconner entre amis, mais qu'il faut faire attention au harcèlement", explique l'artiste. "J'en ai subi. J'étais le seul noir et il n'y pas eu un jour, de mes six ans à mes 18 ans, où je n'ai pas reçu une insulte, que ce soit à l'école ou au foot. Et parfois c'étaient des potes qui me vannaient. Mais où est la frontière entre la rigolade entre potes et le racisme primaire ?"

Lutter contre le racisme au quotidien

Les questions fusent dans la salle. "Ce qu'il a vécu est vraiment triste et horrible", réagit une élève. Kamini s'est ensuite prêté au jeu de l'interview radio avec plusieurs élèves. Des extraits de l'entrevue seront ensuite intégrés à un podcast diffusé sur le site internet du collège. 

La lutte contre les discriminations est érigée en priorité dans ce collège. "L'idée, quand on lutte contre une discrimination, c'est de faire quelque chose en continu. On essaie de faire un lien entre cette journée et les contenus des enseignements disciplinaires qui incluent tous la lutte contre le racisme", appuie Cyril Douay, principal du collège Jean Moulin. "Chaque année, 1,2 million d'élèves sont victimes d'actes de racisme donc on essaie d'anticiper pour que ça n'arrive pas et pour travailler l'empathie des élèves."

L'an dernier, l'établissement avait invité Jérémy Stravius pour parler de la lutte contre les LGBTphobies. En 2024, c'est l'égalité femmes-hommes qui sera à l'honneur dans ce collège samarien.

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