Environnement : l'autoroute A1 recycle l'enrobé de ses routes afin de baisser son empreinte carbone

Le secteur de l'autoroute met l'accent sur le recyclage des enrobés de ses axes routiers. En cette période estivale, fétiche pour les chantiers, une portion de l'autoroute A1, dans la Somme, est en cours de réfection, avec ce procédé.

Alors que le flux de véhicules ne cesse sur l'Autoroute A1, une portion de cet axe routier très fréquenté, est soignée par les ouvriers. Au total, ce sont dix kilomètres de route à rajeunir. La première étape du chantier est le rabotage. Tout simplement, la couche usagée, appelée enrobé, est enlevée. C'est elle qui sera recyclée sur une aire désaffectée.

Cernée par des champs de céréales, tout près de l'autoroute des Anglais, cette aire est animée par une activité intense. Un ballet incessant de tractopelles transporte le matériau qui nourrit la centrale fabriquant l’enrobé sur lequel les voitures évoluent.

Le recyclage, une technique ancienne qui se développe

Une fois créé, le produit est immédiatement transporté par camions. Une partie de la matière première est recyclée au même endroit où elle a été prélevée. "La production d’une tonne d’enrobé, c’est à peu près 55 kg équivalent CO2. Si,on se positionne dans une hypothèse de 30% de recyclage, on est là, dans une réduction d’à peu près 10 à 15% des émissions de gaz à effet de serre", explique Jean-Marie Vermorel, responsable de la gestion du patrimoine chaussée Sanef.

Recycler gravier et bitume est une pratique ancienne, permettant de faire de l’économie. Désormais, cet intérêt se double d’un enjeu environnemental, à l’heure où l’autoroute est un symbole de notre société dopée aux hydrocarbures. Le secteur fait sa mue sans excès de vitesse.

"Le recyclage est effectivement une technique que l'on opère depuis plusieurs dizaines d’années. On y allait peut-être plus modestement avant. Et maintenant, avec les différents retours d’expérience, avec les bonnes pratiques également de la part de l’ensemble des acteurs routiers, nous arrivons à faire des choses de plus en plus ambitieuses", témoigne Arnaud Feeser responsable d'étude en techniques routières durables au Cerema.

"On n’a pas tout solutionné, mais en tout cas, on y réfléchit au quotidien."

Mikaël Priol, responsable du service sécurité et environnement Trabet

Sur le chantier de l'Autoroute A1, Mikaël Priol, responsable du service sécurité et environnement Trabet énumère les actions réalisées afin de réduire l'empreinte carbone de ces travaux. "La dimension environnementale est de plus en plus envisagée dans le choix des matériaux, dans la distance des carrières que l'on va déterminer, dans les formulations d’enrobé, dans les additifs employés, dans le type d’énergie que l'on va utiliser pour faire chauffer notre centrale [...] On va de plus en plus dans le détail. On n’a pas tout solutionné, mais en tout cas, on y réfléchit au quotidien."

L'autoroute A1 est un axe stratégique à la circulation dense. Et les poids lourds sont nombreux. L'état de la chaussée demande donc un soin particulier. "Sur l’A1, on a des renouvellements de l’ordre de 10 à 12 ans. Ce qui peut être un peu plus court que sur d’autres autoroutes moins fréquentées, où là on va plutôt être sur 14, 15 ans éventuellement", compare Jean-Marie Vermorel.

Sur ce chantier, le bitume est roi, pour le moment. Des expériences sont menées pour le remplacer par un substitut végétal. La question est désormais de savoir si le remplaçant se montrera aussi solide dans le temps.

Avec Dominique Patinec / FTV

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