À Villers-Cotterêts, ce 30 octobre 2023, Emmanuel Macron a marqué l’inauguration de la Cité internationale de la langue française par sa position défavorable à l’écriture inclusive. Le soir même, une proposition de loi a été adoptée par le Sénat visant à interdire certains éléments de ce concept. Une association picarde est en colère face à cette position.
"On n’a pas besoin d’ajouter des points au milieu des mots pour rendre la langue française lisible." Lors de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française, à Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, Emmanuel Macron était formel ce 30 octobre 2023 à propos de l’écriture inclusive.
Il ne veut pas "céder aux airs du temps" et "garder aussi les fondements, les socles de sa grammaire, la force de sa syntaxe", s'agissant de la langue française.
À quelques kilomètres, en plein cœur du Sénat, l’interdiction de certains éléments de l’écriture inclusive a fait débat. Porté par le sénateur de l’Aisne, Pascale Gruny, son texte a la volonté d’interdire tout usage de ce concept dans de nombreux documents comme les règlements intérieurs, offres d’emploi ou bien dans les contrats.
Des associations, comme dans la Somme, fustigent les élus de cette décision et expliquent qu’il s’agit d’un acte "hypocrite".
"Comme toute langue vivante, elle évolue"
L’écriture inclusive ne cesse de faire débat. Pour rappel, elle consiste à indiquer à la fois le masculin le féminin notamment en séparant les deux parents par un point médian. Une méthode complexe mais qui permet d’inclure plus de personnes selon certaines associations.
"On est en plus dans un pays avec une langue vivante. Et comme toute langue vivante, elle évolue", argumente Renaud Stephan, trésorier à l’association LGBTQIA +, Somme Z’en Fière.es.s, basée à Amiens.
221 voix contre 82
Ce n’est pas un argument de taille pour le sénateur de l’Aisne. Selon Pascale Gruny, le concept est à l'inverse, plus excluant. "Les enfants et les adultes qu’ont un handicap comme de la dyslexie sont confrontés à une difficulté supplémentaire", pointe-t-elle du doigt. Pour certaines associations, cet argument n’est qu’une excuse pour amener ce débat sur le banc de l’hémicycle.
L'écriture inclusive permet de mettre à égalité les hommes et les femmes. Ne pas l'utiliser c'est aussi remettre à la place, pour ces vieilles personnes archaïques, la femme ou elle doit être : en dessous du masculin.
Renaud Stephan, trésorier à l’association LGBTQIA+, Somme Z’en Fière.es.s, basée à Amiens.
"C'est la discrimination vers les personnes qui sont non binaires, en transition ou même les femmes", rétorque Renaud Stephan. Mais dans la soirée du 30 octobre 2023, la chambre haute a adopté à 221 voix contre 82 cette proposition portée par la droite. Mais rien n’assure qu’elle sera reprise par l’Assemblée.