Le maire d'Albert, Claude Cliquet, a annoncé son intention de déposer sa démission "dans les premiers jours de novembre". Pour un conseiller municipal de l'opposition, cette décision n'est pas une surprise, mais pose des questions démocratiques.
Le bruit courait depuis près de deux semaines, c'est désormais officiel. Claude Cliquet, le maire (UDI) d'Albert, vient d'annoncer sa future démission dans un communiqué de presse diffusé ce jeudi 28 septembre.
Il y explique que lorsqu'il a été élu maire en mars 2020, son objectif était "d'assurer la transmission des compétences et d'accompagner la future équipe pour les prochaines élections municipales de 2026, dans les meilleures conditions possibles". C'est en ce sens que "quatre nouveaux adjoints au maire ont intégré l'exécutif".
"Des défis et des tensions"
Il poursuit en expliquant avoir "consacré de nombreuses années à travailler en étroite collaboration avec les équipes en place, les agents de la ville et nos concitoyens" pour que la ville soit un "endroit où il fait bon vivre, travailler et s'épanouir".
Néanmoins, le futur ex-maire souligne, sans rentrer dans les détails, que "la vie politique est souvent sujette à des défis et des tensions". Ces derniers temps d'ailleurs, "des membres de la majorité municipale ont exprimé leur souhait de mettre en place un nouvel exécutif" avec un nouveau maire et de nouveaux adjoints.
Démission prévue en novembre
Toujours dans son communiqué, Claude Cliquet affirme croire "fermement que la démocratie et le consensus sont au cœur de notre système politique". Il souligne qu'il est de sa responsabilité "de prendre une décision, soucieux des intérêts supérieurs de notre commune" à laquelle il est "très attaché depuis toujours".
Dans les premiers jours de novembre, il écrira au préfet de la Somme pour l'informer de son intention "de mettre fin à [sa] fonction de maire et de [sa] décision de continuer à siéger au conseil municipal".
Après la notification des services de l'État, "le processus de succession pourra s'engager".
"On s'y attendait"
Pour Romain Mareen, conseiller municipal du groupe d'opposition Albert de toutes nos forces, cette nouvelle était attendue, "puisque c'est une rumeur depuis au moins deux semaines" qui a été annoncée "par des élus un peu partout, on entendait le bruit courir".
De plus, Claude Cliquet annonçait déjà vendredi 22 septembre au cours d'une réunion de majorité "qu'il y songeait, donc on n'est pas surpris quand on connaît les tensions internes dans la majorité municipale".
Les tensions ont toujours existé dans la majorité. On l’a vu dès la mise en place du conseil municipal où une partie de la majorité s'est abstenue de voter les adjoints.
Romain Mareen, conseiller municipal de l'opposition du groupe Albert de toutes nos forces
Romain Mareen, qui a "bien lu le communiqué" et entend la volonté de la jeunesse "de prendre le pouvoir", reproche toutefois que Claude Cliquet ait été élu démocratiquement et "qu'au final, maintenant, on mette en avant quelqu'un qui serait 7-8-9ème de la liste : on n'est plus dans le choix démocratique pour les gens qui ont voté".
Pour lui, ce communiqué sonne comme "un véritable coup d'État, on a l'impression que les jeunes le poussent vers la sortie, c'est un vrai problème pour la démocratie". Si ces jeunes "veulent le pouvoir, qu'ils le fassent de façon démocratique, en démissionnant pour permettre de re-convoquer une nouvelle élection".
Le conseiller municipal regrette ce qu'il considère comme des "petites magouilles politiques" motivées par "des ambitions personnelles" qui sont dangereuses "car ça va éloigner les habitants de la politique".
"On a l'avantage d'être proches des gens, on connaît nos habitants et on agit comme des cadors de la politique nationale et déconnectée de tout le monde", conclut-il.