Le RSA sous condition expérimenté dans la Somme pour "permettre à tous nos citoyens de pouvoir accéder au travail"

La Somme et 17 autres départements débutent l'expérimentation du RSA sous condition, une mesure qui vise à conditionner le Revenu de solidarité active à 15 à 20 heures d'activité professionnelle.

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C'est une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron qui entre en phase d'expérimentation. Le RSA sous condition est testé dans la Somme pour accompagner un retour vers l'emploi.  

Le lancement de ce dispositif s'est fait à la Maison Départementale de la Solidarité et de l'Insertion (MDSI) d'Albert ce vendredi 7 avril. 

Un accompagné rénové et renforcé

Thibault Guilluy, haut commissaire à l'emploi, décrit ce RSA sous condition comme "un accompagnement rénové, renforcé de tous les bénéficiaires du RSA" qui démarre "sur le territoire d'Albert". 

L'objectif affiché, mettre des moyens humains et financiers plus importants "parce que les personnes qu'on a rencontrées, les bénéficiaires du RSA, ont des parcours qui nécessitent qu'on puisse les aider" à la fois pour trouver un emploi, mais aussi une formation. "Ça passe aussi par régler des problèmes de santé, de logement, de mobilité", ajoute-t-il. 

Concrètement, Thibault Guilluy regrette qu'un "bénéficiaire du RSA n'a que trois contacts par an avec une personne censée l'aider, mail compris". Alors, pour mettre fin à cette situation, "il faut pouvoir rebondir, il faut des activités, des immersions professionnelles en entreprise, de l'information". Les 15-20 heures permettent alors à chaque bénéficiaire du RSA "de se rapprocher du travail" à mesure que les journées passent. 

"On a vocation à l'étendre progressivement à tous les territoires de France"

Pour le Haut commissaire à l'emploi, "c'est plus qu'une expérimentation, c'est un pilote qu'on démarre sur Albert" et dans les autres départements français concernés par cette phase de test.

"On a vocation à l'étendre progressivement à tous les territoires de France", affirme-t-il. En effet, l'objectif du président de la République Emmanuel Macron et du ministre du travail Olivier Dussopt "c'est que d'ici 2027, il n'y ait plus un seul allocataire du RSA qui n'ait pas un accompagnement intensif, personnalité, adapté à son besoin". 

Ce qu'on va apprendre à Albert va permettre d'être encore meilleur partout sur le territoire. 

Thibault Guilluy, Haut commissaire à l'emploi

Au fond, il espère "mettre fin à la fatalité du RSA", comme cela a été le cas pour "le chômage". Pour lui, le plein emploi passera par la capacité "de tous nos citoyens de pouvoir accéder au travail, allocataires compris". Car depuis 1988, année de création du RMI (revenu minimum d'insertion, ex-RSA), l'accès l'emploi "n'a cessé d'augmenter". 

"On va accompagner chaque personne pour qu'il y ait moins de bénéficiaires du RSA et plus de gens épanouis et qui ont retrouvé leur autonomie et leur dignité par le travail", assure-t-il. 

Au bout du tunnel, France Travail

Finalement, cette expérimentation du RSA s'inscrit dans un projet plus ample souhaité par le président de la République, Emmanuel Macron : il s'agit de France Travail. "Il n'y a pas une seule entreprise aujourd'hui, petite ou grande, quels que soient les secteurs, qui ne cherche pas à recruter, constate Thibault Guilluy. On parle de tensions de recrutement, je parle d'opportunités d'emploi". 

Et même si le chômage a baissé "comme jamais ces dernières années, 7% signifie encore des centaines de milliers, voire des millions de personnes cherchent un travail". Entre les deux, il y a "pleins d'acteurs qui œuvrent sur ce sujet-là", mais qui infligent "notre complexité administrative et bureaucratique" aux demandeurs d'emploi comme aux entreprises. 

Le projet de France Travail vise à "faire équipe", "apprendre à mieux travailler en équipe", "sortir des silos pour apporter la bonne solution aux bonnes personnes, aux bonnes entreprises, aux bons endroits", conclut le haut commissaire à l'emploi.

Avec Rachel Desmis / FTV

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