Ils sont douze à avoir accepté de poser devant l’objectif, nus. En ce mois de novembre 2023, les Jeunes Agriculteurs de la Somme proposent à la vente leur calendrier. Au-delà du caractère insolite, tous veulent donner une autre image de leur profession.
Parmi les modèles photos : Adèle Tondellier, salariée agricole en baie de Somme, âgée de 26 ans. "Au début, j’avais une petite réticence. Je suis assez timide", confie-t-elle. "Mais ça permet que les gens aient un autre regard sur l’agriculture et, en tant que membre du bureau des Jeunes Agriculteurs, je me suis dit que ça pouvait motiver d’autres femmes à le faire !"
Elie Vermersch, éleveur de 80 vaches laitières près de Flixecourt, fait partie de ceux qui ont réitéré l’expérience. L’an dernier, il avait déjà participé à la première édition du calendrier des Jeunes Agriculteurs de la Somme.
Je suis toujours partant, je ne suis pas pudique et c’est surtout l’occasion de montrer la diversité de nos cultures, de promouvoir le métier d’une façon originale.
Elie VermerschAgriculteur
Une séance photo directement sur l’exploitation
"Le tout, c’est de sauter le pas", assure l’agriculteur âgé de 32 ans, qui pose cette année devant ses vaches. "Après, on arrive à trouver des subterfuges pour que chacun puisse poser comme il le veut."
"On fait un peu au feeling", approuve Charlotte Lhomme, chargée de communication des Jeunes Agriculteurs 80 qui s’occupe de réaliser les clichés et de les retoucher par la suite.
Quand on arrive sur les lieux, on fait avec ce qu’on a, on compose avec la lumière du jour. On fait surtout en fonction de ce que la personne a envie de dévoiler, ou non.
Charlotte LhommeChargée de communication des Jeunes Agriculteurs 80
Un calendrier avec plusieurs objectifs
Hornoy-le-Bourg, Cayeux-sur-Mer, Villers-Tournelle, Bray-sur-Somme… Les quatre coins du département sont représentés. "Cela permet de faire découvrir le territoire samarien. Sur le département, il y a différentes cultures et élevages. Chaque mois correspond à ce qu’il se passe dans la nature : par exemple, le blé est mis à l’honneur en juillet. En avril, ce sont plutôt les pommes de terre en fleurs."
"C’est aussi un pied de nez à toutes les critiques", estime Elie Vermersch. "Ça montre qu’on sait s’amuser, qu’on ne vit pas reclus au fond de notre ferme."
Une partie des fonds reversée à une association
Disponible depuis début novembre, le calendrier est vendu entre 7 et 14 euros, en fonction du mode de livraison et de la zone d’envoi choisis. À chaque vente effectuée, 1 euro est reversé à l’association SOLAAL Hauts-de-France. "Elle organise gratuitement les dons entre les acteurs des filières agricoles et alimentaires et les associations d’aide alimentaire", explique les Jeunes Agriculteurs de la Somme dans un communiqué de presse.
L’an dernier, environ 1 600 calendriers ont été vendus. "Dont un ou deux au Canada et une dizaine à l’étranger. On ne s’attendait pas à ça", sourit Elie Vermersch.
Les Samariens ne sont toutefois pas les premiers à s’être lancés dans un calendrier à la manière des "dieux des champs". Dans l’Oise, l’an dernier, les Jeunes Agriculteurs se sont aussi mis à nu pour financer un voyage d’étude à l’étranger. Dans le Grand-Est, les Jeunes Agriculteurs de la Haute-Marne en sont quant à eux à leur sixième calendrier.