Deuxième mouvement en moins d’un mois, les médecins libéraux sont à nouveau appelés à la grève dès ce lundi 26 décembre. Ils réclament le doublement du tarif de la consultation et de meilleures conditions d’exercice.
Les portes de nombreux cabinets médicaux pourraient à nouveau rester fermées. Trois semaines après une grève de deux jours - les 1er et 2 décembre - les médecins libéraux reconduisent, à partir du lundi 26 décembre, une mobilisation qui cette fois durera au minimum jusqu’au 2 janvier. Un mouvement lancé par le jeune collectif Médecins pour demain.
Une hausse du tarif de la consultation et de meilleures conditions d’exercice
Au cœur des revendications : le doublement du tarif de la consultation - qui passerait ainsi de 25 à 50 € - une hiérarchisation des actes rémunérés en fonction de leur technicité ou encore l’abandon d’une quatrième année d’internat en médecine générale.
"Cette consultation à 50 €, c'est un rattrapage de l'inflation et ça permet de nous mettre à la moyenne européenne", défend le Dr Pierre Celise, généraliste dans la Somme et membre du collection Médecins pour demain. "Actuellement 20 % d'une journée au cabinet est réservée à des taches administratives. Cette hausse va nous permettre d'embaucher et de nous focaliser sur le patient. Ca ne change rien pour le patient qui est remboursé", poursuit le médecin. Autre raison de la colère des médecins libéraux : le manque de moyens alloués aux déserts médicaux.
Une accumulation de remontrances à la base d’un mouvement inédit, alors que la médecine libérale s’inscrit dans un secteur globalement en pleine tension. Cette grève tombe également en plein milieu de négociations avec l'Assurance maladie, en vue d'un accord pour les cinq prochaines années avec la profession.
Triple épidémie
Avec le rebond de l’épidémie de Covid-19, et la flambée des cas de bronchiolites et de grippe, cette grève pourrait avoir de lourdes répercussions sur des services hospitaliers déjà surchargés. L'appel des autorités à "l'union sacrée" des professionnels de santé, n’a pas fait renoncer le collectif.
"Depuis le début de la pandémie on était debout, la vaccination on a fait face, nous sommes là tout le temps. Seulement à l'heure actuelle, notre profession est à genoux, donnez-nous les moyens de rendre attractive la profession et de donner envie aux jeunes de faire ce métier", conclut le Dr Pierre Celise.
Lors de la première mobilisation, plus d’une centaine de cabinets médicaux étaient fermés en Picardie, selon les responsables du mouvement en Picardie.