Dans une lettre adressée au préfet de la Somme le 27 septembre 2024, deux associations de défense de l'environnement réclament les résultats des analyses menées en août dernier après la découverte d'une nappe blanche suspecte au large de Cayeux-sur-Mer ainsi que l'identité du pollueur.
"On a un goût de non fini", regrette Emmanuelle Poulain, membre de Sauvegarde des Côtes d’Opale Picarde et Albâtre (SCOPA). Son association ainsi que Sans offshore à l'horizon ont écrit une lettre au préfet de la Somme le 27 septembre 2024. Elles demandent à ce que leur soient communiqués les résultats des analyses du Laboratoire d'analyse de surveillance et d'expertise de la Marine (LASEM) de Cherbourg à la suite de la détection d'une nappe blanche suspecte au large de Cayeux-sur-Mer dans la nuit du 22 au 23 août dernier.
L'apparition de cette potentielle nappe de pollution avait conduit la préfecture à interdire la baignade et la pêche à pied sur l'ensemble des communes du littoral dans l'attente de l'identification de la nappe.
"On demande l'identification du pollueur"
Le 24 août, la préfecture a publié un communiqué indiquant que les analyses de l'échantillon prélevé ont permis "de déterminer que le polluant s'apparente à une matière huileuse, sans odeur ni couleur et ne comportant pas de traces d'hydrocarbures ni de sédiments", ajoutant que "celle-ci ne présente pas d'impact pour l'environnement marin". Elle constate également "la disparition visuelle totale de la nappe" ainsi que "la dilution de la matière huileuse" par brassage naturel. Les restrictions ont donc été levées.
On aimerait avoir les résultats d'analyse et on est surpris qu'ils ne les communiquent pas alors qu'apparemment, ce n'était pas grave.
Emmanuelle Poulain, membre de Sauvegarde des Côtes d’Opale Picarde et Albâtre
"Et comme il y a eu un préjudice financier, à la fois pour les villes et pour les pêcheurs à pied, on demande l'identification du pollueur", ajoute-t-elle.
"C'est inodore et sans saveur, mais il y a une enquête"
Contactée, la préfecture refuse de nous communiquer les résultats d'analyse et nous indique dans un mail le 2 octobre que "l'autorité compétente pour répondre à ce sujet reste le procureur de la République en raison d'une enquête en cours". À cette heure, nous n'avons pas encore obtenu de réponse du parquet d'Amiens.
"C'est inodore et sans saveur, mais il y a une enquête", ironise Emmanuelle Poulain. Les deux associations estiment également prématuré de conclure que la nappe n'a pas provoqué d'impact pour l'environnement marin. SCOPA et Sans offshore à l'horizon comptent bien obtenir des réponses afin de "comprendre ce qui s'est passé".