"Notre but, c'est d'avoir la vie d'un soldat de l'époque", ou la passion des reconstitutions historiques

Devenir pour quelques heures un hussard ou un grognard. Dormir sous une tente en toile de jute. Tirer au canon. Pendant deux jours, des passionnés de reconstitution des batailles napoléoniennes se sont installés dans un village de la Somme, transformé pour l'occasion en bivouac du Premier Empire.

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Cette reconstitution d'un bivouac du Premier Empire dans un champ du village n'est pas tout à fait comme les autres pour l'association Les baïonnettes de Cottenchy. Elle est dédiée à "Sébastien Boucher, le porcher de Cottenchy qui s'est engagé en 1791 à 15 ans alors qu'il ne savait ni lire ni écrire et qui est, en 1813 à Leipzig, avec le grade de capitaine", explique Jean-Luc Pothée, président de l'association. Porté disparu en Allemagne, le corps de Sébastien Porcher n'a jamais été retrouvé.

Un public de passionnés comme de novices

Durant tout le week-end des 13 et 14 juillet, Cottenchy s'est donc transformé en champ de batailles napoléoniennes : tirs au canon, au fusil, combats au sabre et défilés militaires ont occupé les 150 amateurs pour un spectacle accessible gratuitement au public venu en nombre. "Moi, je trouve ça formidable, cette reconstitution qui est faite par des volontaires, des amoureux de tout ça", s'émerveille un spectateur.

"C'est la première fois que j'assiste à ce genre de choses et on n'a pas été déçus. C'était très bien, reconnaît une quinquagénaire venue avec des amis. En plus, un monsieur nous a bien renseignés sur l'épopée napoléonienne, donc on a appris beaucoup de choses aujourd'hui."

Un spectacle qui attire des novices, mais aussi des passionnés de l'Empire qui connaissent parfaitement l'armée de Napoléon : "ce sont des reconstitutions qui sont très très proches de la réalité : quand j'ai vu les fusils de loin, je me suis dit que c'était de bonnes reproductions, raconte cet homme avec enthousiasme. Et quand je me suis approché, j'ai vu que ce sont des reproductions de très haute qualité. C'est vraiment quelque chose que je conseille vivement de voir au moins une fois. Ça vaut le coup. Ça vaut le déplacement. C'est beau à voir."

Il faut dire que les participants portent une très grande attention à l'exactitude historique. Chaque costume est cousu main en s'inspirant des modèles d'époque. Sur le bivouac, le confort moderne est interdit.

Coller au plus près à la réalité historique

Et comme au temps des campagnes napoléoniennes, ce sont les plus jeunes qui assurent les tâches domestiques. Florian, en costume, a en charge de couper le bois pour chauffer et nourrir la troupe. Et c'est à la hache qu'il s'y emploie : "oui, c'est fatigant, mais le bois est indispensable pour la vie de camp. Notre but, c'est d'avoir vraiment la vie qu'un soldat avait à l'époque. Essayer de reproduire les vraies caractéristiques d'un soldat, explique le jeune homme en jetant un peu plus loin la bûche qu'il vient de couper. Ce qui m'intéresse, c'est d'avoir un point de vue historique sur ce qu'il y avait avant. Et puis ça me déconnecte un peu du monde : je voyage un peu partout, je vois du pays. J'adore l'histoire parce que sans le passé, on ne serait pas ce qu'on est aujourd'hui. J’apprécie particulièrement les guerres napoléoniennes et la Seconde Guerre", explique le jeune soldat Florian Gomez-Velasco, entre deux bûches fendues. 

Une gendarmerie a également été reconstituée ainsi qu'un hôpital de campagne. Et les habitants du village ont participé à de faux pillages appelés réquisitions. "Ça se faisait beaucoup à l'époque. Les soldats n'avaient pas toujours à manger. Donc s'ils pouvaient aller dans les maisons prendre des œufs, des poules pour vivre, ils y allaient. Sauf que c'était quand même un peu violent. Ils volaient en fait", avoue Jean-Luc Pothée, président des Baïonnettes de Cottenchy

La passion des reconstitutions napoléoniennes n'est pas l'apanage des Français : on a pu remarquer sous le costume de certains combattants des Belges et des Néerlandais venus spécialement pour l'événement. 

Avec Adrien Rakotoarivelo / FTV

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