Mercredi 28 décembre, le Conseil d’Etat a rendu sa décision concernant l’installation du parc éolien en off-shore de Dieppe-Le Tréport. La plus haute juridiction a rejeté les deux recours formulés par les associations de protection de l’environnement et les communes environnantes.
"C’est quand même assez catastrophique pour notre association et surtout pour notre littoral". Au téléphone, Carmen Bilon, présidente de l’association Sans offshores à l’horizon, ne cache pas sa déception. Car mercredi 28 décembre, le Conseil d’Etat a donné le feu vert à l’installation de 62 éoliennes en mer, entre Dieppe et Le Tréport.
La plus haute juridiction française rejette ainsi les recours portés par les associations Sans offshores à l’horizon et Sauvegarde des côtes d’opale picarde et d’albâtre, par les comités de pêche et par plusieurs communes du littoral (Ault, Cayeux-sur-Mer, le Crotoy, Mers-les-Bains et Criel-sur-Mer).
Pour le Conseil d’Etat, "l’ensemble des mesures prévues étaient suffisantes pour garantir le maintien, dans un état de conservation favorable, des populations des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle". Rappelant que le projet permettra "de couvrir environ 8 % de la consommation électrique de la région Normandie et 4 % de la région Hauts-de-France".
Coup dur pour les opposants
"Cela fait depuis 2009 que l’on se bat. Ce sont 2000 emplois qui vont tomber, le tourisme va en prendre un coup. Nous sommes révoltés", fustige Carmen Bilon. Même son de cloche du côté du président de l’association de Sauvegarde des côtes d’opale picarde et d’albâtre, Georges Clément : "Il faut reconnaître que c’est extrêmement décevant. Notre dossier était très argumenté et finalement, le Conseil n’a tenu compte d’aucuns des points que nous avons soulevé. Ce projet est catastrophique".
Ce sont 2000 emplois qui vont tomber, le tourisme va en prendre un coup. Nous sommes révoltés !
Carmen Bilon, présidente de l’association "Sans offshores à l’horizon"
Pour les associations de sauvegarde de l'environnement, les comités de pêche et les communes environnantes, ce projet risque entre autres, de "sacager" les fonds marins et ainsi impacter l'activité économique des pêcheurs locaux.
"Une étape importante et décisive"
Contactée par France 3 Picardie, la société Éoliennes en Mer Dieppe Le Tréport (EMDT), en charge de la construction et de l’exploitation du projet, a réagi à cette décision de justice : "Il s’agit d’une étape importante et décisive qui va permettre de poursuivre le développement du parc éolien en mer qui sera situé à 17 km de Dieppe et à 15,5 km du Tréport", se réjouit Paolo Cairo, président de la société, "EMDT continuera à discuter et à travailler avec tous les acteurs locaux afin que ce projet majeur, pour la réussite de la transition énergétique en France, s’intègre au mieux au territoire."
Le combat se poursuit devant la Commission européenne
Dorénavant, en France, aucun recours n’est possible. Mais les associations disent espérer un meilleur dénouement auprès de l’Union européenne : "Nous avons toujours une plainte auprès de la Commission européenne recouvrant de larges domaines, de la pollution de la mer aux problèmes économiques pour les pêcheurs. On va voir ce que ça va donner", explique Georges Clément. "On a une petite lueur d’espoir et on ne baissera pas les bras", conclut Carmen Bilon.
Le début des travaux de construction du parc éolien est prévu courant 2024.