Muriel Nguyen, préfète de la Somme, s'est rendue jeudi à Crouy-Saint-Pierre pour tenter de rassurer les agriculteurs concernés par l'interdiction de mise sur le marché de leurs productions. Mais malgré ses explications, tous les doutes n'ont pas été levés.
La préfète Muriel Nguyen est venue expliquer les modifications apportées la veille aux mesures prises par arrêté le 29 septembre limitant certaines activités agricoles et la mise sur le marché de produits alimentaires d'origine animale et végétale. L'arrêté préfectoral concerne une quarantaine d'agriculteurs dans la Somme.
Les adaptations et clarifications apportées visent :
- à autoriser de poursuivre la récolte de végétaux à condition de les tracer, de les identifier et de les conserver de façon séparée sur l’exploitation
- à rappeler que les cultures de végétaux non exposés aux retombées de suies, en particulier les productions sous serre ou sous tunnel, et les denrées issues d’animaux non exposés aux retombées de suies et qui ont été alimentés par des aliments non exposés ne sont pas concernées par les mesures de l’arrêté
Parmi les agriculteurs rencontrés par la préfète, François Delporte, maraîcher bio à Picquigny. Depuis le passage du nuage de fumée, il ne pouvait plus ni récolter, ni vendre ses légumes. La fermeture forcée de son magasin lui a déjà causé une perte d'environ 1000 euros. Les précisions apportées par Mme Nguyen l'ont rassuré : « si on me dit que demain je peux ouvrir mon magasin et vendre mes légumes qui ont été récoltés avant et ceux qui sont sous serre, et bien demain je serai ouvert du coup. »
Malgré tout, les inquiétudes de M. Delporte n'ont pas toutes été apaisées : « quand on va dans le fond, on sent bien que même de leur côté ils sont encore dans l'incapacité de nous dire concrètement le réel risque toxique. »
Un doute que partage Frédéric Duval, éleveur laitier : « an a pas toutes le réponses. Forcément on est impatient, on voudrait que ça aille plus vite. On pensait qu'ils allaient venir avec des analyses. »
La préfète a promis des indemnisations rapides, prises en charge par l'Etat, dans un premier temps, en attendant davantage d'analyses : « Il y a une quinzaine de prélèvements qui sont effectués sur cinq exploitations tous les deux jours. C'est une mécanique un peu compliquée, qui demande de la rigueur pour qu'on puisse lever le doute le plus rapidement possible. »
Intervenants :
Muriel Nguyen, préfète de la Somme ; François Delporte, maraîcher biologique ; Frédéric Duval, éleveur laitier
Equipe : Maëlys Septembre, Elise Ramirez, Stéphane Picard