En Picardie plusieurs cours d'eau sont placés en état de vigilance voire d'alerte renforcée. Une sécheresse qui inquiète les Fédérations de pêche. Elles appellent à la vigilance et ont déjà lancé des opérations de sauvetage de poissons.
Dû aux hautes températures, l’étang de Neuville-lès-Lœuilly dans la Somme manque d’oxygène. Asphyxiées, environ 130 carpes ont été retrouvées mortes. "C’est l'une des conséquences de la sécheresse sur les cours d’eau et les poissons", indique David Dufrene, vice-président de la Fédération de pêche de la Somme. Sans pluies, ni vent, l’eau stagne. La température de l’étang a atteint les 27 degrés, alors que "sur des périodes classiques la température de l’eau est de maximum 20 degrés", poursuit David Dufrene.
Des opérations de sauvetage des poissons
Pour préserver les poissons, l’étang de Neuville-lès-Lœuilly est fermé aux pêcheurs depuis la mi-juillet. "On préfère le maintenir fermé en attendant que la situation s’améliore. Nous avons mis en place des motopompes pour remettre l’eau en circulation et rétablir un taux d’oxygénation convenable. Pour l’instant, ça a encore du mal à remonter". Une situation qui touche également, selon le vice-président de la fédération, des étangs privés sans grandes profondeurs, "nous restons vigilants".
Au début du mois de juillet, la Fédération de pêche de la Somme est par ailleurs intervenue sur la commune de Rue en raison d’un étiage sévère. Elle avait alors procédé au sauvetage des poissons piégés dans des poches d’eau sur la Maye. Le fleuve, à sec par endroit, est actuellement placé en alerte renforcée. "Et nous ne sommes qu’au début du mois d’août", s’inquiète David Dufrene.
Dans l’Aisne, la Fédération de pêche a récemment procédé elle aussi à une opération de sauvetage des poissons, sur la commune de Barenton-Bugny. "C’était une première. Sur notre territoire, nous n’avions jamais eu à mettre en place ce type d’opération auparavant", assure Romain Marlot. Le responsable technique à la Fédération décrit dans le département des cours d’eau de faibles débits et des assecs (assèchement d'un point d'eau) de plus en plus réguliers. "La situation est préoccupante. Les arrêtés sont souvent pris tardivement, depuis la fin du printemps, on est amené régulièrement à prévenir les services de l’État. Il n’y a pas beaucoup d’anticipation", ajoute Romain Marlot.
Pour faire face à la situation, les fédérations des trois départements picards appellent à la vigilance et à la responsabilité des pêcheurs quant à leur pratique et à faire remonter toute information utile en cas d’assecs ou de situation de détresse des poissons.