Dans la Somme, le métier d'opticien à domicile en expansion : "j'apporte un service aux personnes à mobilité réduite"

Les métiers de service se développent. Dernier en date, les opticiens à domicile. Jessica Poulain démarre son activité indépendante et sillonne les zones rurales de la Somme. Sa société va bientôt recevoir le label Entreprise Solidaire d'Utilité Sociale.

Dans la grande valise noire à roulettes qu'elle tire derrière elle, Jessica Poulain emmène partout avec elle une boutique miniature. "Vous avez une malette d'essai avec tous les verres possibles dedans. Là, vous avez un petit équipement avec des tournevis, des pinces", énumère-t-elle.

Un service plus accesible

Jessica Poulain est opticienne à domicile indépendante dans la Somme. La jeune femme adorait son métier et le magasin qu'elle avait en Normandie mais au bout de 10 ans, elle a voulu changer de vie et consacrer plus de temps aux clients, en milieu rural en particulier. "Je vais aider les personnes à mobilité réduite dans le but de leur apporter un service qui est actuellement peu developpé. Je leur accorde le temps qu'il faut, raconte Jessica. Je me déplace vers eux donc ils n'ont pas à appeler un proche pour les emmener chez l'opticien, à peut-être sortir le fauteuil roulant une fois arrivé chez l'opticien. C'est toute une organisation qui est quand même assez complexe et qui demande du temps".

Ce matin, elle se rend en périphérie d'Amiens, à Hébécourt chez Christian Dubreucq. C'est lui qui lui ouvre. Jessica s'installe dans la salle à manger. Ce retraité atteint de la maladie de Parkinson ne voit que des avantages à ce que ce soit l'opticien qui vienne à lui. "C'est mieux qu'en magasin de ville impersonnel, avoue Christian. Et il y a l'avantage de ne pas avoir de déplacement. Et ici à Hébécourt, il n'y a pas d'autobus. Je ne peux pas prendre la voiture. Et puis se garer en ville, il y a un coût. Pour nous, c'est plus facile..."

Moins de contraintes

Au domicile, Jessica prend le temps qu'il faut pour son client. D'autant qu'aujourd'hui, Christian doit choisir les montures de ses nouvelles lunettes parmi la centaine qu'elle a apportées. En magasin, le temps moyen accordé est de 30 minutes. Si Jessica ne se presse pas, c'est parce qu'elle peut se le permettre : "Je n'ai pas de local donc pas de loyer, pas d'électricité pas d'eau. Je n'ai que ma voiture donc les coûts de fonctionnement sont un petit peu moins importants.

Jessica est déjà venue chez Christian il y a quelques semaines pour l’étude de sa correction. Une fois les verres reçus et installés sur la monture choisie, elle revient pour ajuster les lunettes au visage de Christian. La prise en charge par la sécurité sociale est la même que pour des lunettes achetées en magasin. "Le but premier, ce n'est pas de faire de la concurrence aux opticiens existants, se défend la jeune femme. Ils ont leur clientèle et je pense qu'il y a de la place pour tout le monde".

Le service d'opticien à domicile est en pleine expansion. Et certains magasins proposent eux aussi ce service. C'est surtout dans les Ehpad et chez les télétravailleurs que la demande est la plus forte. Jessica, l'indépendante, se concentre sur les zones rurales. Elle prévoit de couvrir le sud d'Amiens dans un rayon de 50 kilomètres, le Santerre et le Hamois.

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