Un bateau pneumatique transportant une trentaine de personnes s'est échoué dimanche matin sur la plage de Quend dans la Somme. 23 d'entre elles, des migrants originaires du Vietnam et d'Irak, ont été conduites à la gendarmerie, puis remises en liberté avec une injonction de quitter le territoire.
"Ça fait mal au cœur, il faut être désespéré pour prendre un tel bateau." Le maire de Quend, Marc Volant, est encore ému à l'évocation de ce qu'il a vécu ce dimanche.
Selon nos informations, c'est un habitant de la commune, qui se trouvait sur la digue de Quend-plage vers 6 heures qui a vu le canot pneumatique en difficulté et une trentaine de personnes dans l'eau. Le témoin a tout de suite appelé les sapeurs pompiers pour leur porter assistance.
Rapidement sur place également, les gendarmes ont prévenu le maire à 8h30. Quelques passagers de l'embarcation, dont les passeurs, ont fui dans la nature.
Les autres, vingt hommes et trois femmes, originaires du Vietnam et d'Irak, ont été pris en charge par la commune, les sapeurs-pompiers et la gendarmerie. "Je leur ai ouvert la salle polyvalente qui se trouve sous le cinéma, je leur ai donné de l'eau et j'ai demandé à un commerçant, qui fait de la vente à emporter, de leur préparer du café et de leur offrir à manger", explique Marc Volant, qui précise qu'"ils n'étaient pas blessés, mais ils avaient froid et étaient trempés".
Entre temps, des employés municipaux se sont rendus sur la plage pour récupérer le bateau, un canot pneumatique modifié : "les passeurs ont ajouté un fond en bois, c'est très artisanal. Ça fait peur !", s'indigne encore le maire de la commune.
En milieu de matinée, les migrants ont été emmenés à la brigade de gendarmerie de Rue pour être entendus. Il s'agissait également d'étudier leur situation administrative, indique la préfecture de la Somme. Ils ont ensuite été remis en liberté et ont reçu une injonction de quitter le territoire.
Selon Marc Volant, ce serait la première fois qu'une embarcation transportant des migrants s'échoue à Quend-plage. Mais cela pourrait se reproduire, car la pression des autorités sur les passeurs dans le secteur de Calais les pousse à embarquer plus au sud. Toujours en direction du Royaume-Uni.