UTMB 2023 : "la plus grande", "un passage obligé", trois Picards ont participé au plus grand événement trail du monde

En 20 ans, l’Ultra-Trail du Mont Blanc est devenu le rendez-vous mondial incontournable des trailers du monde entier. Cette année, ce sont 10 000 coureurs qui ont arpenté les différents parcours et dénivelés, au départ de Chamonix. Parmi eux, trois Picards nous ont raconté leur périple.

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"C'est la plus grande course du monde pour le trail, un passage obligé", décrit Florent Vantard, venu d'Amiens, 18e de la TDS (Trace des Ducs de Savoie), "la course la plus dure de la semaine". Mais c’est bien l’UTMB, une course de 171 km avec 10 000 mètres de dénivelé positif (D+), qui a construit la renommée de l’événement et le rêve de beaucoup de coureurs. Cette semaine, ce sont huit courses, avec des formats différents, qui se sont tenues autour de Chamonix, sur les pentes du Mont Blanc.

Dans la ville Haut-savoyarde, "tout le monde parle que de ça. Il y a des gens du monde entier", explique Florent. Il fait partie des représentants du club amiénois Esprit Run. À presque 40 ans, il participe pour la troisième fois à l’événement. Il s’est engagé sur la TDS, une course de 145 km, comprenant plus de 9 000 mètres de D+, tout comme Sébastien Baecher, 44 ans, l’un des deux autres picards alignés sur ce format. De son côté, Baptiste Brasset, 26 ans, qui se décrit comme "un bon vivant", a décidé de parcourir l’OCC (55 km et 3425 mètres de D+), "la plus belle course à mon niveau que je pouvais faire".

"Je ne courais pas cinq minutes, il y a dix ans"

Sébastien Baecher, participant à la TDS de l'UTMB

Mais comment leur est venue l'idée de se frotter aux hautes altitudes des Alpes ? Comme beaucoup de participants, Sébastien répond avec le sourire : "on essaye de se dire au début qu’on ne fait pas grand-chose. Puis, on augmente les distances". Ce dernier a commencé dans les courses du coin d’Amiens. Cet enseignant, dans le génie industriel, se remémore ses débuts dans la pratique. "Je ne courais pas plus de cinq minutes, il y a dix ans". C’est le goût de l’aventure et des courses sauvages qui l’a amené jusqu’ici. Désormais, il est habitué à finir des 80, 90 kilomètres. Modeste, il tient à préciser, qu’à son niveau, ça ressemble plus à "de grandes balades".

De son côté, Florent, ingénieur, a connu cette course grâce aux personnes qui l'ont poussé vers son premier trail, en 2015, sur les bords du lac d’Annecy. Baptiste lui en rêve depuis tout petit, en voyant les coureurs défiler aux Contamines, lieu où il passe tous ses étés."L’UTMB, c’est une course qu’on veut faire dans sa vie", dit-il.

"On était obligé de regarder les traces des personnes. Pas mal de gens se sont perdus."

Florent Vantard, finisher de la TDS de l'UTMB

Ce lundi 28 août, l’aventure de Florent et Sébastien a débuté.  Après un départ retardé, les 1600 coureurs inscrits ont affronté des conditions climatiques dantesques, obligeant une modification de parcours, pour leur sécurité."On a eu de la neige, de la pluie, du vent, on a eu très froid. Ça a rallongé la course, passant de 145 à 153 km", raconte Florent. "Avant la course, ça ne m’a pas trop effrayé. Pour le coup, ça mettait un peu plus de piquant à l’événement. Mais sur le coup, je ne souriais pas. Comme je vais beaucoup moins vite, ce n’était pas évident", évoque Sébastien.

Dans la deuxième partie de course, les deux hommes ont rencontré les plus grosses difficultés, avec le brouillard, et des terrains devenus boueux et encore plus techniques. "À un moment même, heureusement qu'on était deux, parce qu’on avait du mal à voir les fanions pour se diriger. On était obligé de regarder les traces des personnes. Pas mal de gens se sont perdus", narre Florent. Sébastien a fait partie de ces personnes perdues. Mais il a retrouvé son chemin, avec un compagnon errant. "On a réussi à rejoindre Beaufort, puis j’ai arrêté, parce que j’étais vraiment fatigué. J’étais encore dans les délais, mais je pense que je n’avais pas assez de temps pour récupérer et m’alimenter normalement", résume le coureur venu se tester sur cette distance. Malgré l'abandon et l'estomac qui a dit stop, "je ne suis pas du tout déçu. Je suis même assez surpris d’être allé jusque-là."

"Faire le hamster" pour se préparer aux ascensions

Pour se préparer à ce long périple, les Amiénois doivent faire sans montagne. "L'objectif, c'est de faire du dénivelé à la fois positif, mais aussi négatif. Donc généralement, on va faire le hamster. C'est-à-dire qu'on prend une côte, puis on la répète un nombre incalculable de fois pour accumuler du dénivelé." Pour le dénivelé négatif, il n’y a pas d'autre choix que de se confronter aux descentes techniques en montagne, en allant faire une ou deux courses préparatoires dans l'année.

Dans la Somme, c'est vers Cottenchy et Évoissons que les mordus de dénivelé répétent inlassablement des petites côtes. Comme dit Baptiste, "il faut débrancher son cerveau" lors de ces entraînements. Il préfère largement faire les weekends en immersions aux Contamines, avec ses copains du club. Pour arriver à cette performance, Florent s’entraîne entre 10 et 12 heures par semaine, avec un suivi personnalisé en dehors du club. Les deux autres conjuguent avec des emplois du temps qui varient, et réalisent entre trois et quatre séances dans la semaine.

Ce jeudi, c’était autour de Baptiste de rentrer en piste, sur une course plus courte. Sans être assidu à l’entrainement, le gérant automobile a rempli son objectif de départ. "J’avais dans un coin de ma tête moins de 12h, je l’ai fait en 11h24. Donc j’étais plutôt content. J’ai fait quelques courses avec abandon dans ma petite carrière. Celle-ci, c’était hors de question d’abandonner. Il y avait ma copine, mes parents, mon filleul, ma sœur. Le manque d’entrainement s’est fait ressentir dans les montées. Mais quand on sait qu’on est attendu au ravito, ça change totalement, ça motive. Et finalement, j’étais en avance sur toutes mes prévisions. Et ça motive d’avoir tout le temps du monde sur le bord du terrain. Toute la course, on s’est fait encourager par des randonneurs. Dès qu’on passait dans les petits villages, il y avait les gens avec leur cloche."

Une course qui demande un engagement mental à l'année

L'ambiance, l'émulation autour et dans la course, ce sont deux choses principales que retiennent les Trois Picards. Ils garderont tous des souvenirs impérissables de leur participation au plus grand événement trail du monde. Avec, une envie de revenir et de se frotter à la course la plus réputée ? "Peut-être. Mais après mentalement, c'est compliqué de se motiver tous les ans. Si je suis qualifié pour l’UTMB, oui", admet Florent.

Baptiste rêve de ce format de 171 kilomètres, dont les meilleurs finissent aux alentours de 20 heures de course. Mais Sébastien, content d’avoir pu découvrir cet événement, va chercher de nouveaux défis, sur des distances qu’il maîtrise mieux.

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