Marine Vilbert a quitté une carrière prometteuse de décoratrice dans l'industrie du luxe pour cultiver des fleurs dans sa région natale. Un changement de vie qui lui a permis d'accorder son activité, ses envies et ses valeurs.
Un job de rêve. C'est ce qu'on imagine facilement quand Marine Vilbert décrit son ancien poste de décoratrice dans la plus grande maison de luxe du monde. Son rôle était de concevoir le design de toutes les boutiques à travers l'Europe au sein d'une équipe dynamique avec un grand confort de travail.
"Mais c'était un poste où je me retrouvais trop longtemps devant mon ordinateur", raconte la jeune femme qui commençait à se poser des questions sur la cohérence de cette activité avec ses valeurs. Dans son esprit, s'attacher à manger bio et des produits de qualité, entre en conflit avec le fait de travailler dans l'industrie du luxe. "Même s'il y a beaucoup de progrès qui sont faits, cela génère encore beaucoup de déchets."
D'autant plus qu'un projet germait dans l'esprit de la Picarde. "J'ai toujours était attirée par la scénographie florale". Elle franchit donc le pas. En deux jours, elle quitte ses bureaux parisiens pour les bancs d'un CAP fleuriste. Retour à l'école.
Je plante une graine et à la fin je fleuris un mariage
Marine VilbertHauts féminin
"Quand je me suis retrouvée en stage à réaliser des compositions, j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir". Mais Marine Vilbert veut aller au bout de sa démarche. Alors que l'immense majorité des fleurs achetées en boutiques traditionnelles viennent de fermes à l'autre bout du monde, elle choisit de cultiver ses propres fleurs, sans engrais chimiques ni pesticides. Son père est agriculteur, et il lui propose une parcelle bio pour ses plantations. Sa ferme florale est baptisée À l'ombre des bleuets.
Dans ses bouquets, cosmos, dahlias ou renoncules se mélangent à des espèces sauvages, voire même des herbes aromatiques, pourvu que ce soit libre et champêtre.
La jeune femme a trouvé son public. Pour se concentrer sur ses cultures, elle préfère se priver d'une boutique et s'associer à des partenaires qui distribuent ses bouquets sous la forme d'un "click & collect". Elle est aussi très sollicitée pour les mariages.
La fleuriste confie aimer ce nouvel équilibre où elle maitrise toute les étapes de sa production. Elle accueille aussi des amateurs dans sa ferme florale pour des ateliers créatifs. L'idée de voir l'automne arriver et penser aux plantations des semis sous la pluie ne la repoussent pas, bien au contraire. "Quand je vois que je plante une graine et qu'à la fin je suis capable de fleurir un mariage, pour moi le bilan est hyper positif."