La nuit de vendredi à samedi a de nouveau été mouvementée dans le département de la Somme. C'est la troisième nuit de violences urbaines, qui éclatent après le décès du jeune Nahel à Nanterre, tué par la police le 27 juin.
16 personnes interpellées, 206 gendarmes mobilisés, 16 interventions de pompiers qui ont demandé la présence de 100 soldats du feu : derrière ces chiffres communiqués par la Préfecture de la Somme se dessine une troisième nuit de tensions suite au décès de Nahel, tué par la police à Nanterre le 27 juin.
La médiathèque Étouvie à nouveau prise pour cible
Elle avait déjà été victime d'un incendie le 29 juin : la médiathèque d'Étouvie, qui devait être inaugurée le 16 septembre prochain, a de nouveau brûlé dans la nuit du 30 juin au 1er juillet. Les pompiers sont intervenus sur place jusqu'à 8 heures pour maîtriser les flammes. "Je suis émue, je suis en détresse, je ne comprends pas ce qu'il se passe, déclare Stéphanie Dupraz, responsable de la médiathèque. On est investis, ça fait 10 ans que je travaille sur le quartier (...), je n'ai pas de mots".
Des voitures ont également été incendiées dans le quartier, comme tous les soirs depuis le 29 juin.Sur place, des habitants confient "ça fait 30 ans qu'on est ici, on a jamais vu ça".
Au sud de la ville, un camion a été brûlé dans le quartier Pierre Rollin. Dans l'ensemble, les forces de l'ordre constatent que la nuit a été plus calme que les précédentes à Amiens. Le couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans non accompagnés reste en vigueur à partir de 22 heures jusqu'au lundi 3 juillet.
Nuit tendue à Abbeville
"On a constaté à 2 h du matin que des feux de poubelles avaient été mis en place, puis aussi des tirs de mortiers en direction de la police en fin de nuit. Apparemment, il y a un garage qui a brûlé, qui a endommagé une maison qui était juste à côté" déclare Pascal Demarthe, maire (UDI) d'Abbeville au micro de France Bleu Picardie. Une tentative d'intrusion a également eu lieu au collège Ponthieu de la ville.
D'après Pascal Demarthe, ces faits seraient l'œuvre d'une trentaine de personnes, dont une quinzaine auraient plutôt joué un rôle d'observateurs. Une coordination a été mise en place entre la police nationale et la police municipale à Abbeville, le maire espère que le dispositif "ne servira à rien" pour la nuit du 1er au 2 juillet.
Gendarmerie taguée à Ham
De nombreux tags injurieux ont été constatés, samedi 1er juillet au matin, sur les murs de la gendarmerie de Ham, d'après une information du Courrier Picard. Le mur du cimetière, attenant à la gendarmerie, ainsi que d'une entreprise située en face ont également été dégradés.