Sports. J'ai testé pour vous le horse-ball à Meurchin avec des championnes du monde !

A la frontière du rugby, du polo, du basket mais aussi du pato argentin ou du bouzkachi afghan, le horse-ball est un sport à cheval aux identités multiples qui en font tout son charme. Essai à Meurchin dans le Pas-de-Calais pour #Vousêtesformidables.

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"Si vous me faîtes un galop et que vous ramassez la balle du premier coup, je vous embauche tout de suite !", m'avait prévenu Dominique Bouchery, le propriétaire et responsable du club de Meurchin. Challenge tentant, mais vite, je me suis aperçu de mon incapacité à réaliser une telle performance. 

Pour un de mes tout premier contact avec les chevaux, j'ai pourtant trotté sur Co Vadis, un cheval calme de 16 ans et j'ai même capté quelques ballons à l'entraînement, toujours au trot, en lâchant les rênes.  

Dérivé du pato argentin et du bouzkachi afghan

C'est un français, le capitaine Pierre Clavé, qui invente ce sport en 1930. Inspiré du pato argentin ou du sport national afghan, le bouzkachi, le horse-ball est un mélange de rugby (pour les contacts et la singularité de ses remises en jeu) et de basket (il faut marquer des points en réalisant des paniers), le tout à cheval. Il s'est développé dans les années 1970, dans la région de Bordeaux. 

La discipline est une espèce de "polo démocratisé", selon l'expression de Dominique Bouchery, qui nous accueille. "Il fallait voir au départ, il y avait des contacts appuyés. On nous prenait un peu pour des cow-boys", sourit-il.

Les règles du jeu

Disputée sur un terrain de 20 à 30 mètres sur 60 à 70 mètres de longueur, une partie se fait en deux fois 10 minutes. Une équipe se compose de quatre joueurs sur le terrain et de deux remplaçants. Chacun a son cheval. Un panier vaut un point et, en cas de fautes, il existe trois types de pénalités. Les remises en jeu quand le ballon est sorti se font comme au rugby avec les participants alignés face au lanceur du ballon ,qui lui est derrière la ligne de touche. 

Plusieurs autres règles existent, notamment celle de laisser la priorité au ramasseur de ballon pour des raisons évidentes de sécurité, ou l'obligation de faire trois passes à trois joueurs différents avant de marquer, mais l'essentiel est là. 

Mon test avec des championnes du monde

Pour tester, j'ai mis les petits plats dans les grands. Je suis allé à Meurchin, dans le Pas-de-Calais, où l'équipe féminine est championne de France 2015 et 2018 et championne du monde 2016 au Portugal. "C'est un sport très collectif. Il faut déjà faire un bon couple avec son cheval et ensuite servir ses co-équipiers pour marquer", résume Margaux Bouchery, 25 ans. Avec Valentine, 25 ans également, Valérie et Charlotte, deux belges de la banlieue de Bruxelles, elle s'entraîne à Meurchin. Il y a aussi Zélie ou Tazanna, toutes se retrouvent au moins une fois par semaine pour les championnats de France. 

Le temps passé à s'occuper des chevaux, à les sortir quotidiennement, à s'entraîner individuellement et collectivement, le temps passé aussi sur la route (comptez environ un déplacement national chaque mois) est conséquent. "Tout ça pour la gloire", ironise Margaux. "Que voulez-vous, c'est une passion", renchérit Valentine. 

Les 13 et 14 novembre, les filles étaient à Deauville en Normandie, pour deux matchs comptant pour les championnat de France. La première des six étapes du championnat, qui se terminera le premier week-end de juin. Après viendront les sélections nationales pour aller, éventuellement aux championnats du monde. Ils auront lieu cette année à Saint-Lo, dans la Manche, et une dizaine de nationalités seront représentées. 

J'ai pris beaucoup de plaisir à réaliser ce test. La perspective de ramasser le ballon par terre était pourtant un peu anxiogène. Mais au pas, avec la zénitude de Co Vadis, c'est la sérénité qui primait. Il ne faut pas espérer devenir en champion tout de suite. Difficile donc, mais pas impossible. La sangle de ramassage (voir le lexique ci-après) m'a bien aidé : elle permet de lier les étriers et de rester à peu près calé sur la selle, même quand le joueur se penche fortement pour ramasser le ballon. 

J'ai même réussi à trotter sans les mains sur les rênes, pour d'attraper le ballon. Ensuite, place aux spécialistes ! 

Où pratiquer dans les Hauts-de-France

La liste n'est pas exhaustive mais sachez qu'il existe à peu près une vingtaine de clubs dans la région Hauts-de-France où l'on peut pratiquer le horse-ball. Quelque 68 000 personnes y pratiquent l'équitation (en général, c'est-à-dire saut d'obstacles ou courses ou horse-ball ou autres) ce qui fait de la région la troisième de France. Le territoire national compte lui 665 000 licenciés. Concernant le horse-ball, une faible proportion de personnes pratique cette discipline.

Lexique pour néophytes

  • Boudin : tuyaux gonflables remplis d'air sur les deux longs côtés du rug. Ils délimitent la touche. 
  • But : arceau métallique d'un mètre de diamètre placé à 4 m de hauteur. Il est perpendiculaire au sol. 
  • Rug : c'est le terrain qui est en herbe ou en sable
  • Ramassage : action de ramasser le ballon par terre tout en restant sur la monture
  • Sangle de ramassage : sangle qui lie les étriers entre-eux pour permettre lors du ramassage du ballon de se retenir avec le pied, côté opposé où l'on ramasse le ballon. 
  • Zone de réserve : c'est la zone derrière la touche, dans laquelle sont entre autres, les cavaliers remplaçants. 

 

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