Stromae : « Ce n’est pas parce que je suis connu que ma vie doit être à livre ouvert »

Le chanteur belge avait été rapatrié de sa tournée en Afrique en 2015. Dans un portrait de Libération, il revient sur cette période délicate, et sur sa nouvelle vie.

Stromae est redevenu Paul Van Haver. Son nom de scène, il veut le mettre un peu de côté : s’il compose toujours, il a voulu placer sa carrière de chanteur entre parenthèses. Sans doute parce que l'artiste originaire du Rwanda a traversé une période difficile en 2015. En pleine tournée en Afrique, il se fait rapatrier pour raisons médicales.

Dans un portrait croisé de lui de sa femme, publié par Libération, il se livre pour la première fois sur cet épisode. « Ça, c’est un sujet délicat pour moi. Je ne dormais plus, la date du concert au Rwanda approchait. La première fois que j’y suis allé, j’avais 6 ans. Et vous le savez, mon père s’est fait tuer pendant le génocide. Après 150 dates, j’étais à plat. Je n’ai pas supporté mon traitement anti-paludisme, ça m’a filé des hallucinations. J’ai cru que j’avais basculé dans la folie, on m’a diagnostiqué une décompensation psychique. J’aurais pu faire une connerie, je n’étais plus moi-même. »

« Je ne suis pas prêt à faire une grosse daube pour des histoires d’argent »

Trois mois plus tard, Stromae monte sur scène à Kigali, la capitale rwandaise, et rend hommage à son père. Sa femme, Coralie Barbier, confirme les inquiétudes de l’époque : « J’ai cru que je ne le retrouverais jamais plus comme avant. »
La styliste belge a croisé le chemin du chanteur en 2012. Elle lui propose de lui créer des costumes personnalisés aux paroles de ses chansons. La collaboration s’étend. Ils se marient en 2015. Lui souhaite désormais rester un peu en retrait : « Ce n’est pas parce que je suis un peu connu que ma vie entière doit être à livre ouvert. »

Ils gèrent aujourd’hui une agence artistique à Bruxelles, entre stylisme et réalisation de clips. « Si nous ne continuons pas de travailler, dans dix ans, nous n’aurons plus de quoi faire tourner notre société. Mais j’ai besoin de bosser sur autre chose, un peu dans l’ombre, pour me ressourcer. Je ne suis pas prêt à faire une grosse daube pour des histoires d’argent parce qu’alors le public me dira "Stromae, tu sais quoi ? Va bien te faire foutre !" et il aura raison. Comme tous les Belges, j’ai une pierre dans le ventre. J’ai acheté l’appartement dans lequel nous vivons, je roule en Fiat. »
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