L'entreprise de tuberie, notamment basée à Roncq, a annoncé la suppression de 164 postes mercredi.
Le président du conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a exprimé sa "totale incompréhension" après l'annonce de Vallourec de fermer une ligne de production sur le site de Saint-Saulve employant 164 salariés, dans un courrier adressé au ministre de l'Économie Bruno Le Maire et transmis ce samedi 3 mars.
"C'est avec une vive émotion et une totale incompréhension que nous avons appris la fermeture de la ligne de finition de tubes chaudières", est-il écrit dans ce courrier daté de jeudi et cosigné par Xavier Bertrand, Valérie Létard (sénatrice UC du Nord) et Laurent Degallaix (président UDI de Valenciennes Métropole).
Le fabricant de tubes sans soudure Vallourec a annoncé mercredi 28 la fermeture de cette ligne affirmant que cette activité subissait "de plein fouet la baisse continue des volumes dans l'énergie électrique conventionnelle, et ce dans un environnement extrêmement concurrentiel".
Cette annonce intervient alors que des discussions sont en cours pour le sauvetage de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve, dans lesquelles Vallourec est partie prenante avec l'Etat et le groupe suisse Schmolz + Bickenbach.
Nous nous interrogeons sur la stratégie du groupe et la transparence des déclarations qui nous sont faites
"Lors de nos nombreuses rencontres" au sujet de la "restructuration d'Ascoval", en présence de la direction du groupe Vallourec, "il n'a jamais été question" d'un "nouveau plan social laissant présager une éventuelle fermeture d'une ligne de production", ont regretté les signataires.
La colère, le sentiment de trahison sont grands dans le Valenciennois
"Face à la brutalité de cette décision, nous nous interrogeons sur la stratégie du groupe et la transparence des déclarations qui nous sont faites", ont-ils ajouté, réclamant au ministre des "solutions concrètes" pour "l'ensemble des salariés concernés et le devenir du site".
"La colère, le sentiment de trahison sont grands dans le Valenciennois, parmi les salariés, la population et les élus locaux à qui revient la charge d'assumer les conséquences sociales et économiques de tels choix", a pour sa part réagi Michelle Gréaume, sénatrice PCF du Nord, dans un courrier adressé également au ministre de l'Économie.
Grève reconductible
Dans un communiqué, Philippe Eymery, conseiller régional FN, a dénoncé quant à lui "les jeux irresponsables de meccanos industriels" qui "engendrent casse sociale" ainsi que les "ambivalences d'un État faible sans politique industrielle coordonnée".
Après l'annonce de la fermeture de cette ligne, les salariés du site de Saint-Saulve ont décidé en assemblée générale d'engager une grève reconductible, a indiqué à l'AFP Jean-Claude Triboulet, délégué CFDT. "Jeudi et vendredi l'usine était à l'arrêt et une nouvelle réunion est prévue lundi avec les salariés".