Recréer un lien entre les citoyens et les agriculteurs le temps d'une moisson, c'est le pari que s'est lancé David Forge, un cultivateur d'Indre-et-Loire, qui a publié une carte de France interactive des agriculteurs désireux de partager leur quotidien avec le grand public.
Pour un agriculteur céréalier, la saison des moissons a toujours une saveur particulière : tous en témoignent, c'est un moment de fête unique dans l'année. C'est pourquoi un site internet propose pour la deuxième année consécutive de mettre en lien les cultivateurs et le grand public. L'objectif : recréer un lien entre les citoyens et les agriculteurs.
Besoin de transparence
À l'origine il y a David Forge, un agriculteur d'Indre-et-Loire désireux de faire partager son quotidien d'agriculteur céréalier. Actif sur les réseaux sociaux, il décide en 2018 de permettre à ses collègues moins à l'aise avec l'exposition médiatique de communiquer sur leur profession. "L'idée, c'est de donner à voir très concrètement les contraintes de notre métier", explique le cultivateur. La première année, il édite une première carte qui réunit 80 agriculteurs de toute la France. Cette année, ils sont 135 à avoir répondu à l'appel.Grâce à @d_forge et le site https://t.co/vW1hYe2yzS nous avons pu faire le bonheur de 2 familles encore cette après-midi ? #moisson2019 #partagesDeConnaissance pic.twitter.com/BbipcnMiet
— Laura BES (@laurabes45) July 18, 2019
"On a un besoin de transparence, explique Vincent Guyot, agriculteur céréalier dans l'Aisne. C'est important pour nous d'expliquer très simplement la technicité et la complexité de notre métier et notre vulnérabilité face à des conditions météorologiques compliquées." Car le monde agricole, souvent pointé du doigt, souffre actuellement d'un désaveu du grand public. "On entend parfois des confusions affolantes, poursuit l'agriculteur, et c'est important pour nous de déconstruire certains préjugés tenaces."
Portée pédagogique
Une rencontre qui passe par la pédagogie, le maître mot de l'opération. "Les gens croient ce qu'on leur raconte, confie Benoît Lècuyer, qui lui aussi exerce son métier dans l'Aisne. Moi je suis très préoccupé par la protection de l'environnement, c'est pour ça que je recherche ces temps d'échange pour répondre aux questions et aux craintes des consommateurs." Sur Twitter aussi, l'agriculteur passe près d'une heure par jour à débattre et défendre sa profession. "On est fier de notre métier et on aime en parler, conclut Vincent Guyot. On n'a rien à cacher."https://t.co/obYObyivGH , en dehors des visites habituelles pro-agricoles MSA et autres, des nouveaux passagers en cabine sur RDV! Beaux débats et futurs ambassadeurs de notre beau métier @d_forge @rvillecampagne @Fragritwittos @Agridemain @JA_IDF @passioncereales @FDSEAIDF pic.twitter.com/CY65KFl1pi
— FUMERY Denis ⚫️ (@FUMERYD) July 11, 2018
Cette année, en Picardie, les moissonneurs ont été relativement peu sollicités. En cause, une saison difficile avec un épisode caniculaire sans précédent et une exposition encore trop faible du site internet. Si la moisson touche déjà à sa fin, il est encore possible de faire un tour en tracteur en compagnie d'un agriculteur. "La moisson, c'est juste un prétexte, explique Benoît Lècuyer. Maintenant, on va passer au semis, et si des gens veulent venir faire un tour, je les recevrai avec plaisir."