Dans le cadre du renouvellement de la voirie et des réseaux de gaz rue de la Monnaie, la voûte du moulin Saint-Pierre, monument archéologique emblématique, a été rabotée accidentellement.
Le 15 septembre, rue la Monnaie, les ouvriers de l'entreprise Locatra, sous-traitante de GRDF, font une découverte un peu surprenante.
En charge du renouvellement de la voirie et de la modernisation des réseaux de gaz, ils réalisent un tunnel. Sauf qu'ils ne savent pas que sous leurs pieds se trouve le moulin Saint-Pierre, monument archéologique emblématique du Vieux-Lille. Résultat, ils rabotent la voûte sous laquelle coule le canal Saint-Pierre. "Le rabotage et le percement sont intervenus lors des travaux de terrassement. Ils se sont déroulés sur une partie non annoncée, il n'y avait pas eu de communication autour de l'existence de cette voûte" , raconte Boleslaw Kochanowicz, cadre de permanence chez GRDF.
Un rabotage sur près de 30 centimètres
Si les services de la mairie de Lille ont été prévenus et ont colmaté la perforation, pour Jean-Yves Méreau, le mal est fait. Le président de l'association Renaissance du Lille-Ancien avait lui même découvert les vestiges du moulin Saint-Pierre, comme le révélait La Voix du Nord. "La voûte a été percée au marteau-piqueur sur plus de 30 centimètres, soit la moitié de l'épaisseur totale. Surtout, la clef de voûte, pièce centrale qui maintient la structure, a été abimée", rappelle Jean-Yves Méreau. Il craint un affaiblissement de l'ouvrage et de la rue, "il y a énormément de circulation dont des camions de livraisons qui empruntent cette rue".
A qui la faute ?
Depuis, tous les acteurs du dossier se renvoient la balle. La Métropole de Lille réfute totalement l'argument de Jean-Yves Méreau. Selon elle, "la partie structurelle de la voute n'a pas été percée ni rabotée localement." Elle balaye tout risque "d'effondrement de la rue de la Monnaie" et rappelle que la "zone a été colmatée par du béton ferraillé qui consolide la structure et assure la répartition des efforts".
Une question pourtant reste en suspend, pourquoi GRDF n'était pas au courant de la présence des vestiges médiévaux? "Tout le monde savait que le moulin se trouvait la, on peut déplorer que personne n'est prévenu l'entreprise", insiste Jean-Yves Méreau. L'entreprise affirme quant à elle avoir réalisé toutes les démarches préalables avant d'entamer le chantier.