Près de 700 migrants ont traversé la mer vers l’Angleterre en une journée, lundi 1er août. Pour tenter d’endiguer le nombre de traversées toujours croissant, le Royaume-Uni défend de nouvelles mesures.
Les records n’en finissent plus de se dépasser. Lundi 1er août, 700 migrants ont traversé la Manche à bord de petites embarcations pour rejoindre les côtes anglaises, chiffre le plus élevé depuis le début de l’année, selon le ministre britannique de la Défense. 696 personnes ont été interceptées à bord de 14 petites embarcations alors qu’elles effectuaient cette périlleuse tentative.
Toujours selon le Royaume-Uni, le mois de juillet a été le mois le plus important en terme de traversées, avec 3 683 personnes ayant effectué le voyage dans 90 bateaux. Au total, plus de 17 000 personnes ont rejoint les côtes anglaises depuis le début de l’année. Un chiffre qui pourrait même concerner, selon les estimations, 60 000 personnes d’ici la fin de l’année.
Vol direct vers le Rwanda ?
Au Royaume-Uni, un mois après de nouvelles lois portant la peine maximale pour les entrées illégales à quatre ans de prison et à la prison à vie pour ceux qui pilotent les bateaux, le gouvernement a conclu un accord avec le Rwanda : toute personne arrivant illégalement sur le sol britannique sera envoyée dans ce pays d’Afrique de l’Est, affirmant que cela dissuaderait les migrants de traverser la Manche.
Mais le premier vol prévu en juin a été annulé après une décision de dernière minute de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Bien qu’aucune expulsion n’ait donc encore eu lieu, le ministre de l’Intérieur, Priti Patel, ainsi que les candidats à la succession de Boris Johnson, Rishi Sunak et Liz Truss, ont promis de poursuivre cette politique très controversée.
Tensions récurrentes Royaume-Uni-France
Les partis d’opposition, les associations et même le prince Charles, selon la chaîne de télévision londonienne Sky News, auraient eux affirmé que cette politique était inhumaine. Un récent rapport parlementaire questionnait également l’effet dissuasif de cette mesure, plaidant plutôt pour l’installation sur le sol français de centres d’examen des demandes d’asile.
Selon le journal le "Times", le ministre de l’Intérieur britannique s’apprête, pour la troisième année consécutive, à verser des millions de livres sterling à la France, dans le cadre d’un accord pour lutter contre ces traversées. L’argent ira à davantage de patrouilles sur les plages et d’équipements de surveillance. Et ce, alors qu’à l’automne 2021, il avait menacé de ne pas verser les plus de 60 millions promis, faute de résultat côté français.